Le président américain Obama a mis son talent d'orateur au service de la démocrate Hillary Clinton, mardi, lors de son meeting en Caroline du Nord. "Il n'y a jamais eu un homme ou une femme qui soit aussi qualifié pour ce poste", a-t-il lancé.
Visiblement ravi de retrouver une ambiance de campagne électorale, Barack Obama s'est jeté mardi 5 juillet dans la bataille en cours pour lui succéder à la Maison Blanche, louant les atouts d'Hillary Clinton, qui vient de voir son horizon judiciaire s'éclaircir.
"Je suis prêt à transmettre le relais (...). Je suis ici aujourd'hui, car je crois en Hillary Clinton", a lancé le président américain à Charlotte (Caroline du Nord) lors de son premier meeting commun cette année avec son ancienne rivale lors des primaires démocrates de 2008.
"Il n'y a jamais eu un homme ou une femme qui soit aussi qualifié pour ce poste. Jamais !", a-t-il ajouté en insistant longuement sur les quatre années durant lesquelles, lors de son premier mandat, Hillary Clinton a dirigé la diplomatie américaine en faisant preuve de "force" et de "leadership". Elle "sera une femme d'État qui fera notre fierté à travers le monde", a-t-il clamé, avant de scander, avec une foule enthousiaste: "Hillary ! Hillary ! Hillary !".
"Être président, ce n’est pas de la télé-réalité, c’est la réalité"
Manches de chemise retroussées, debout au pupitre devant la candidate, assise en retrait, tout sourire, Obama a par ailleurs décoché quelques piques à Donald Trump, tout en évitant, comme toujours, de mentionner son nom. "Tout le monde peut tweeter", a-t-il ironisé, insistant sur le défi autrement plus difficile que représente le fait de prendre des décisions au quotidien depuis le Bureau ovale. "Si vous votez pour l'autre équipe, cela ne peut être à cause de l'économie", a-t-il poursuivi. "Même les républicains ne savent pas vraiment de quoi il parle", a-t-il renchéri.
Être président des États-Unis, "ce n'est pas la télé-réalité, c'est la réalité", a-t-il encore lancé. À trois semaines de la convention démocrate à Philadelphie, au cours de laquelle Hillary Clinton sera formellement investie candidate du parti, l'épouse de Bill Clinton entend profiter à plein du soutien présidentiel.
En Caroline du Nord, l'un des "swing States" (États cruciaux qui peuvent basculer autant du côté républicain que du côté démocrate), elle espère en particulier s'appuyer sur Barack Obama pour galvaniser l'électorat noir, au sein duquel ce dernier enregistre des scores inégalés.
E-mails : soulagement judiciaire pour Hillary Clinton
Quelques heures plus tôt, le FBI a recommandé de ne pas poursuivre l'ancienne secrétaire d'État dans l'affaire de l'utilisation de serveurs et d'une messagerie privés lorsqu'elle était à la tête de la diplomatie américaine.
Si l'annonce de la police fédérale américaine est une excellente nouvelle sur le front judiciaire pour la candidate (la ministre de la Justice a assuré qu'elle se rangerait derrière les recommandations du FBI et des procureurs), l'affaire des emails n'a cependant pas fini d'empoisonner sa campagne.
Les termes choisis par le patron du FBI, James Comey, pour qualifier l'attitude de l'ancienne Première dame, accusée d'avoir fait preuve d'une "négligence extrême", offrent de précieux arguments à ses opposants républicains qui dénoncent sans relâche son manque de rectitude.
Avec AFP