logo

L’avocate franco-camerounaise Lydienne Yen Eyoum Loyse a été libérée

Lydienne Yen Eyoum Loyse avait été condamnée à 25 ans de prison au Cameroun pour détournement de fonds publics. Le président Paul Biya a annoncé lundi sa remise de peine et sa libération.

L’avocate française d’origine camerounaise, Lydienne Yen Eyoum Loyse, condamnée à 25 ans de prison pour détournement de fonds publics, s’est vue accorder, lundi 4 juillet, une remise de peine de la part du président Paul Biya. Le ministre de la Justice, Laurent Esso, a été chargé "de l'exécution" de cette mesure.

De sources concordantes, la France aurait exercé d'énormes pressions sur la présidence camerounaise, demandant la libération de l'avocate. Elle intervient d'ailleurs quelques jours après le déplacement à Yaoundé du secrétaire d'État français au Développement, André Vallini, officiellement pour la signature d'un contrat de désendettement et de développement.

Il y a un an, le président Hollande avait lui-même fait une brève allusion à l'affaire Yen Eyoum lors de son voyage à Yaoundé, lors d'une conférence de presse avec son homologue camerounais.

Huit ans en prison

Selon l’avocate parisienne de Lydienne Yen Eyoum Loyse, Caroline Wassemann, sa cliente est sortie de prison lundi soir. "Je pense qu'elle va venir en France. Nous avions des informations [sur une possible libération] mais nous ne pensions pas que cela se ferait si vite", a-t-elle déclaré.

Lydienne Yen Eyoum Loyse a déjà passé huit ans en prison. Arrêtée en janvier 2008, elle avait été condamnée à 25 ans de prison le 26 septembre 2014 par le Tribunal criminel spécial (TCS). Cette juridiction, spécialisée dans la répression de la grande corruption, l'avait reconnue coupable du détournement de 1,077 milliard de FCFA (1,5 million d'euro).

Le 9 juin 2015, la peine avait été confirmée par la Cour suprême, le dernier niveau de juridiction du Cameroun. L'avocate, elle, a toujours clamé son innocence. Il lui a été reproché d'avoir gardé une partie des créances, qu'elle avait recouvrés en 2004 auprès de la SGBC (devenue SG Cameroun), filiale de la banque française Société générale, au nom du ministère camerounais des Finances.

Le Cameroun a lancé en 2006 une opération Épervier de lutte contre la corruption dans le cadre de laquelle plusieurs personnalités ont déjà été arrêtées et condamnées à de lourdes peines de prison pour la plupart.

Avec AFP