![Au Sri Lanka, les riches s'offrent désormais des éléphants comme animaux de compagnie Au Sri Lanka, les riches s'offrent désormais des éléphants comme animaux de compagnie](/data/posts/2022/07/21/1658413064_Au-Sri-Lanka-les-riches-s-offrent-desormais-des-elephants-comme-animaux-de-compagnie.jpg)
On connaissait la passion des princes arabes pour les faucons. Au Sri Lanka, les heureux fortunés ont choisi un tout autre animal : l’éléphant, vénéré dans le culte bouddhiste. Une situation qui inquiète les associations de défense des animaux.
125 000 dollars (soit 113 000 euros) en moyenne pour un éléphanteau : les riches Sri Lankais n’hésitent pas à sortir les billets pour mettre la main sur LE nouvel animal domestique à la mode. La tendance est telle que le Premier ministre néo-zélandais John Key en visite sur l'île en début d'année, s’est vu offrir un éléphant. En toute illégalité.
Car domestiquer des éléphants est interdit encore plus au Sri Lanka où l’animal est sacré et vénéré par les bouddhistes. Pourtant, dans le pays, la chasse à l’éléphant prospère. Les riches qui souhaitent acquérir le précieux animal recourent généralement aux services de braconniers. Certains vont jusqu’à les voler directement dans les parcs nationaux. En dix ans, 40 éléphants ont ainsi disparu de leurs zoos.
La situation alarme les associations de défense des droits des animaux. "L’instinct maternel est très très fort chez les éléphants", explique l’expert en éléphant Jayantha Jayewardene à l’AFP. "Les braconniers ne peuvent atteindre le bébé sans éviter un combat avec la mère, et cela se finit généralement par la mort de la mère." Il arrive aussi parfois que les éléphanteaux soient tués par les tranquillisants utilisés pour les neutraliser lors de leur capture.
Des personnalités impliquées
Reste que tuer un éléphant au Sri Lanka est passible de la peine de mort. Mais bizarrement, aucune poursuite n’a été engagée ces dernières années malgré les preuves accablantes. De nombreuses personnalités publiques étant impliquées, les autorités tendent à fermer les yeux.
"Je l’ai traité comme tout chat ou chien abandonné dans les temples"
En 2013, la disparition d’un registre des éléphants de compagnie avait par exemple nourri les doutes des défenseurs de l’environnement quant à l’existence d’appuis au sein de l’administration de l’ancien chef de l’État Mahinda Rajapakse.
Plus récemment un juge soupçonné de posséder un éléphanteau domestique a été arrêté.
Depuis le mois de mars, un moine bouddhiste fait l'objet de poursuites judiciaires pour avoir été en possession d’un éléphant qu’il gardait dans son temple. Uduwe Dhammaloka a assuré ignorer être dans l’illégalité. "Je n’ai pas capturé l’éléphant, il était là dans mon temple", a-t-il dit lors d’une audience préliminaire. "Je l’ai traité comme tout chat ou chien abandonné dans les temples par des gens qui ne peuvent les nourrir."
Remis en liberté sous caution, le moine est poursuivi pour vol de biens de l’État, une infraction punie de trois ans de prison.
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