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"Erdogan et l'effet boomerang"

Au menu de cette revue de presse internationale, jeudi 30 juin, l’attentat qui a fait au moins 42 morts, mardi soir, dans l’aéroport international d’Istanbul. Et l’onde de choc du Brexit chez les conservateurs britanniques.

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Cette revue de presse internationale commence en Turquie, où l’attentat qui a touché l’aéroport international d’Istanbul, mardi soir, a fait au moins 42 morts.

"La Turquie en deuil après l’attaque mortelle de l’aéroport d’Istanbul", titre The Wall Street Journal, qui montre les proches de l’une des victimes, lors de son inhumation, hier. "La nation est en deuil après l’attaque de l’aéroport d’Istanbul", répète la version anglophone du journal turc Hurryiet, qui rappelle que plusieurs grandes villes de Turquie ont été la cible des bombes, tantôt du PKK, tantôt du groupe État islamique – des attaques qui auraient fait plus de 250 morts depuis un an, selon le quotidien. Cette fois, rappelle The China Daily, l’attaque a été attribuée par les autorités turques à l’organisation jihadiste - "djihad à Istanbul", écrit The Wall Street Journal, qui juge que la Turquie est en train de payer sa "campagne tardive" contre le groupe. Les jihadistes, eux, auraient frappé fort en ciblant l’un des hubs les plus fréquentés au monde avec 42 millions de passagers annuels. Une attaque "spectaculaire", qui aurait permis aux terroristes de faire d’une pierre plusieurs coups : faire des victimes de plusieurs nationalités, ébranler la confiance dans les forces de sécurité turques, toucher l’économie locale et montrer leur capacité de nuisance - ce dernier point venant atténuer les espoirs nés des dernières défaites essuyées par l’organisation en Irak.

Tout comme la presse française, The Wall Street Journal épingle la "responsabilité" du gouvernement turc dans la montée en puissance du groupe jihadiste. Le journal estime d’ailleurs que le changement de stratégie diplomatique du président Erdogan, qui a choisi de normaliser ses relations avec Israël et la Russie, est peut-être le signe d’une "prise de conscience" de cet état de fait. Attentat d’Istanbul, un coup de poignard dans le dos, assené par les jihadistes à la Turquie, résume le dessinateur Hindawi pour le quotidien saoudien Al Watan, tandis que Latuff, pour le journal panarabe basé à Londres Al Quds al Arabi, les représente en vampires s’attaquant à pleine dents au croissant du drapeau turc.

À la une, encore, jeudi matin, le Brexit et son onde de choc politique au Royaume-Uni. Dans une lettre publiée par The Times, Theresa May annonce sa candidature pour succéder à David Cameron, qui s'est engagé à démissionner. "Après le référendum de la semaine dernière, notre pays a besoin d'un dirigeant qui soit fort et reconnu pour traverser cette période d'incertitude économique et politique, et pour négocier dans les meilleurs termes la sortie de l'Union européenne", a écrit la ministre de l’Intérieur, qui après avoir soutenu assez mollement la campagne de David Cameron en faveur du "remain", annonce vouloir lancer "un programme radical de réformes sociales" pour "faire du Royaume-Uni un pays au service de tous". Theresa May passe déjà à l’offensive, en ajoutant que "certains devraient se rappeler que le gouvernement n'est pas un jeu, [mais] une affaire sérieuse qui a des conséquences réelles dans la vie des gens" - une petite phrase qui vise sans le nommer son principal rival, Boris Johnson, qui doit annoncer lui aussi sa candidature aujourd’hui. "Boris Johnson et Theresa May se préparent au combat pour le leadership du parti conservateur", annonce The Guardian, qui précise que l'ex-maire de Londres doit, a priori, faire équipe avec l’actuel ministre de la Justice Michael Gove, favorable comme lui au Brexit, mais fait aussi état de ce petit couac, pour Boris Johnson : l’envoi par erreur, puis la diffusion, d’un mail de l’épouse de Michael Gove, faisant part à celui-ci de son manque de confiance à l’égard de Boris Johnson - qui sera fixé, tout comme Theresa May, sur son sort le 9 septembre prochain, après le vote des membres du parti conservateur, qui devront choisir entre les deux candidats préalablement retenus par les députés. Une procédure qui devrait permettre aux Tories de s’éviter les désagréments subis par le Labour, qui se déchire encore plus depuis le Brexit, sur le leadership de Jeremy Corbyn.

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