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Au moins 18 gendarmes tués dans une embuscade

Des islamistes ont attaqué un convoi de gendarmes près de Bordj Bou Arreridj, à 200 km au sud-est d'Alger, faisant au moins 18 morts. Les assaillants ont réussi à prendre la fuite.Cet attentat est le plus meurtrier depuis août 2008.

AFP - Dix-huit gendarmes au moins ont été tués mercredi près de Bordj Bou Arreridj, à 200 km environ au sud-est d'Alger, dans l'attentat le plus meurtrier commis par les groupes islamistes en Algérie depuis dix mois, ont indiqué jeudi des sources locales.

Deux journaux arabophones, Echourouk et En Nahar, ont pour leur part fait état de 24 gendarmes tués dans l'embuscade tendue par les islamistes à un convoi d'au moins cinq voitures de la gendarmerie, intercepté vers 20H00 (19H00 GMT) à proximité de Mansourah, près de Bordj Bou Arreridj, sur le grand axe routier de la région allant vers les villes de l'Est, dont Constantine, la nationale 5.

D'autres sources donnent un bilan de 20 morts, mais aucune information officielle n'a été publiée.

Selon les sources locales, les gendarmes revenaient d'accompagner des employés chinois travaillant sur un chantier de la future autoroute qui traversera l'Algérie d'Est en Ouest. La société chinoise CITIC/CRCC a été chargée de la construction d'un tronçon entre Alger et Bordj Bou Arreridj.

Le convoi a été surpris sur le chemin du retour par l'explosion sur la route de bombes artisanales suivie de tirs nourris qui ont tué les victimes. Les assaillants ont réussi ensuite à prendre la fuite, en emportant des armes et des uniformes.

Les forces de sécurité, appuyées par des hélicoptères, ont lancé une vaste opération pour tenter de les intercepter, ont ajouté ces sources.

Cet attentat est le plus meurtrier commis par les islamistes se réclamant d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) depuis août 2008. L'Algérie avait alors connu une vague d'attaques suicide dont une avait fait 48 morts devant l'école supérieur de la gendarmerie aux Issers, à l'est d'Alger.

Un kamikaze avait fait exploser son véhicule au milieu d'une foule de jeunes gens qui devaient participer à un concours d'entrée dans cette institution et dont certains étaient accompagnés de leurs familles.

Depuis, les attentats suicide avaient cessé, les islamistes s'attaquant aux forces de sécurité dans des opérations ponctuelles menées par de petits groupes.

Le 2 juin, huit policiers et deux enseignants qu'ils accompagnaient avaient été tués dans un attentat à la bombe visant un convoi de véhicules suivis d'une fusillade à Timezrit, près de Boumerdès (50 km à l'est d'Alger).

Le 26 mai, au moins neuf militaires avaient trouvé la mort et une dizaine avaient été blessés dans une embuscade près de Biskra (425 km au sud-est d'Alger).

De leur côté, les forces de sécurité ont infligé de lourdes pertes aux groupes islamistes réfugiés dans les massifs montagneux, principalement en Kabylie et dans l'est du pays. Au moins cinq membres d'un de ces groupes ont ainsi été tués le 12 juin près de Constantine (430 km à l'est d'Alger) ainsi que plusieurs émirs (chefs) de l'Aqmi dans différentes régions.

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika, réélu en avril pour un troisième mandat, a ouvert dès 1999 une politique de réconciliation nationale après une décennie de violences lancée par les islamistes dans les années 90 qui ont fait au moins 150.000 morts dans des attentats, des assassinats ciblés ou de masse.

Des milliers d'islamistes ont depuis quitté les maquis et M. Bouteflika a évoqué durant sa campagne électorale un éventuel référendum visant à une amnistie générale pour tous ceux qui rendraient définitivement et volontairement les armes.