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"Brex... pschitt ?"

Au menu de cette revue de presse française, mardi 28 juin, les spéculations sur la possibilité de revenir sur le Brexit - hypothèse qui hérisse une partie des journaux français et écartée officiellement par les dirigeants européens. La visite du vice-prince héritier saoudien en France. Et la 11e journée de mobilisation contre le Loi travail.

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À la une de la presse française, mardi matin, les stratégies de contournement du référendum britannique proposées par les partisans d’un maintien du Royaume-Uni dans l’UE.

Contournement, voire contorsions - faut-il jouer la montre ? Revoter ? Partir tout en gardant les avantages? À Londres, une petite musique serait en train de monter, d’après Libération : et si, finalement, le Brexit n’avait pas lieu ? Et s’il était possible, finalement, d’empêcher le divorce ? "Du Brexit au Brex…. pschitt ?", s’interroge le journal. Le Premier ministre, David Cameron, tergiverse, et dit vouloir laisser à son successeur le soin d’enclencher le compte à rebours pour sortir de l’UE - une perspective qui fait se dresser les cheveux sur la tête du Figaro, qui assure qu’une "conjuration des sourds [est en train de se former], de Londres à Berlin et Bruxelles, tentée d’ignorer la voix du méchant peuple sécessionniste". Une tentation contre laquelle le journal met en garde, jugeant que "le danger d’explosion pour l’Europe n’est pas dans une sortie du Royaume-Uni", mais "dans [une éventuelle] énième dénégation d’un scrutin qui la conteste". "La Grande-Bretagne est entourée d’eau, et ses dirigeants ne manquent pas d’air", ironise la Croix, qui juge que "cette temporisation doit être combattue car elle est dangereuse" : "Les négociations doivent être engagées le plus vite possible pour deux raisons", écrit le journal : "[d’abord]  pour réduire au minimum une période d’incertitudes qui aura un effet très délétère sur le plan économique, [ensuite, parce qu’il faut] respecter la volonté du peuple britannique". Au sein de l’Union européenne, rappelle la Croix, "on a déjà fait plusieurs fois l’expérience de ruser face à des référendums hostiles. L’Europe n’y a pas gagné grand-chose d’autre qu’un renforcement des courants extrémistes".

Les dirigeants européens affichent leur volonté d’engager rapidement le processus de sortie. "Paris, Berlin et Rome (sont) unis face à Londres", assurent les Échos, tout en faisant état des divergences entre François Hollande et Angela Merkel. Pour Le Figaro, là ne serait toutefois pas le plus inquiétant - d’après le journal, la difficulté principale, c’est que le président français et la chancelière allemande "ne proposent aucune idée nouvelle pour répondre au défi politique" du Brexit, et que les deux dirigeants sont "en panne de projet pour l’Europe". À défaut de vision, Angela Merkel, François Hollande et Matteo Renzi ont présenté hier quatre priorités : la sécurité, la croissance, la jeunesse, l’harmonisation fiscale et sociale dans la zone euro. Rien de fondamentalement nouveau et beaucoup de non-dits sur l’ambition des proposition". "Les questions non résolues depuis quatre ans entre la France et l’Allemagne risquent de ressurgir rapidement", prévient le journal. 

François Hollande qui a reçu lundi à l’Élysée Mohammed ben Salmane, le ministre de la Défense et vice-prince héritier saoudien. Le dernier fils du roi est en visite en France pour deux jours, d’après Libération, qui raconte que le jeune héritier est venu, notamment, faire connaître son projet "Vision 2030". U n programme de réformes qui susciterait, des "regards dubitatifs", à l’intérieur comme à l’extérieur du royaume, selon Libé. Stéphane Lacroix, spécialiste de l’Arabie saoudite, assure qu’au-delà du vice-prince héritier, "les Saoudiens sont (actuellement) en demande d’Europe depuis que leurs relations avec les Américains se dégradent". S elon lui, le Brexit, qui pourrait toucher les investissements des pays du Golfe au Royaume-Uni, devrait "jouer en faveur de la France, devenue le canal privilégié vers l’Europe".

À la une également, la 11e journée de mobilisation, aujourd’hui, contre la Loi travail. Les syndicats demandent toujours le retrait du texte, et notamment de son article 2, qui prévoit de donner plus de poids aux accords d’entreprise par rapport aux accords de branche. Une disposition qui impliquera que "beaucoup d’entreprises chercheront à négocier à la baisse les droits des salariés", selon 64 % des personnes interrogées pour un sondage commandé par le Parisien, qui ironise sur l’autorisation de manifester accordée aux syndicats : "La semaine dernière c’était non, cette semaine c’est oui". Une perplexité partagée par certains syndicats de policiers, très remontés, aussi, contre une fresque d’art urbain exposée à Grenoble, dans le cadre d’un festival de street art. Baptisée "l’État matraquant la liberté», l’œuvre n’est pas du goût non plus du ministre de l’Intérieur, qui n’a pas hésité à le faire savoir. Réponse du maire de Grenoble : "Si le ministre de l’Intérieur a un avis sur la question, il faut qu’il publie une listes d’œuvres autorisées".

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