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Malgré une motion de défiance, le chef du Labour Jeremy Corbyn refuse la démission

Le leader du Labour, Jeremy Corbyn, a annoncé qu'il refusait de démissionner malgré la motion de défiance adoptée mardi par les députés du parti travailliste. Il s’appuie sur sa popularité chez les membres du Labour qui doivent valider ce vote.

Le chef de file du Labour britannique, Jeremy Corbyn, a annoncé mardi 28 juin qu'il ne démissionnerait pas, en dépit de la motion de défiance adoptée un peu plus tôt par une large majorité des députés de son parti d'opposition dans la foulée du Brexit.

Le texte a été voté par 172 députés, et seuls 40 ont apporté leur soutien au dirigeant travailliste. Les rebelles l'accusent de ne pas avoir défendu avec suffisamment d'ardeur la cause du maintien dans l'Union européenne et estiment qu'avec lui, le Labour n'a aucune chance de reconquérir le pouvoir.

Mais ce vote n'étant pas contraignant, Jeremy Corbyn refuse obstinément de céder à ce "coup d'État de couloir", affirmant mardi soir qu'il ne "trahirait" pas la confiance des adhérents du parti qui l'ont largement élu en septembre. "Le vote d'aujourd'hui des députés n'a aucune légitimité constitutionnelle", a ajouté Jeremy Corbyn. Il a aussi d'ores et déjà annoncé qu'il se représenterait en cas de nouvelle élection à la tête du parti.

La popularité de Corbyn appelée au secours

Le vétéran gauchiste se targue du soutien des militants, dont près de 10 000 ont manifesté en sa faveur devant le parlement lundi soir. "Ne laissez pas les médias et ceux qui nous veulent du mal nous diviser", a-t-il lancé à la foule qui brandissait des affiches disant : "No Jexit!".

Autre atout auquel Corbyn pourrait faire appel : sa popularité auprès des membres du Labour. Pour être recevable, la motion de défiance doit non seulement recevoir l'assentiment des députés mais elle doit être validée ensuite par la base du Labour, ce qui pourrait tourner à l’avantage du leader travailliste.

L'État major du parti a pour sa part demandé lundi soir à Jeremy Corbyn de "faire un geste honorable" pour mettre fin à une ambiance délétère, "catastrophique", selon le député Chuka Umunna.

Crise chez les conservateurs

Le chaos au Labour fait presque oublier que le parti conservateur est lui aussi plongé dans une des plus grandes crises de son histoire.

Le Premier ministre David Cameron a annoncé sa démission et son lieutenant, le ministre des Finances George Osborne, a déclaré sans surprise mardi qu'il n'allait pas postuler pour sa succession. "Je ne suis pas le mieux placé pour donner à mon parti l'unité dont il a besoin", a-t-il dit.

Cameron et Osborne étant les principaux avocats du maintien dans l'UE, ils estiment qu'il revient à un autre qu'eux d'être le Premier ministre qui négociera avec Bruxelles la sortie de leur pays de l'UE. Le nouveau chef des Tories doit être investi le 9 septembre, a annoncé mardi le parti, repoussant de sept jours la date limite prévue lundi.

Tous les regards sont braqués sur Boris Johnson, le chef de file de "Vote Leave". Mais le Times désignait mardi un autre favori, en la personne de la ministre de l'Intérieur Theresa May, s'appuyant sur un sondage YouGov. Ayant été une eurosceptique notoire, avant de rallier le camp du maintien dans l'UE, selon beaucoup de Tories, elle représente un compromis parfait pour réconcilier un parti déchiré entre pro et anti-UE.

Avec AFP et Reuters