![Les industries françaises attendent le contrecoup du Brexit Les industries françaises attendent le contrecoup du Brexit](/data/posts/2022/07/21/1658411401_Les-industries-francaises-attendent-le-contrecoup-du-Brexit.jpg)
Le Brexit risque d’être un véritable frein dans les relations commerciales qu'entretiennent le Royaume-Uni et la France, craignent les industries exportatrices tricolores. Londres est l'un des partenaires commerciaux privilégiés de Paris.
L’industrie agroalimentaire française a été l’une des premières à tirer la sonnette d’alarme au lendemain du vote en faveur du Brexit au Royaume-Uni, vendredi 24 juin. Les Britanniques raffolent du "manger français" et les secteurs "les plus touchés seraient le vin et les produits laitiers [comprendre fromages et beurre] qui portent les performances agroalimentaires françaises à l’export", craint l’Association nationale des industries alimentaires (Ania) dans un communiqué.
Leur inquiétude se comprend : la France exporte pour 4,54 milliards d’euros de produits alimentaires vers le Royaume-Uni, qui totalise, à lui tout seul, 15 % de l’ensemble des ventes à l’étranger de ce secteur. La chute libre de la livre sterling par rapport à l’euro depuis l’annonce du résultat du référendum britannique signifie qu’il faudra plus de pounds pour acheter la même quantité de biens, ce qui risque de freiner les ardeurs importatrices de nos voisins d'outre-Manche.
Perte de 2,9 milliards d’euros
Cette logique ne s’applique pas seulement à l’agroalimentaire. Plus la livre sterling chute – elle était lundi à son plus bas en trente-et-un ans – moins les Britanniques seront tentés d’acheter des produits étrangers, devenus mécaniquement plus chers. L’assureur Euler Hermes l’a anticipé dans une note d’analyse sur les conséquences d’un Brexit pour les économies européennes publiée fin mai. Les exportations françaises de biens pourraient baisser – dans le pire des cas – de 2,9 milliards d’euros à court terme. Outre l’agroalimentaire, les secteurs les plus exposés sont les machines et équipements (véhicules agricoles, équipements électriques ou nucléaires, etc.) et la chimie qui pourraient perdre, respectivement, 480 millions et 520 millions d’euros.
Les importations britanniques pourraient, quant à elle et sans tenir compte d’un éventuel retour des taxes douanières, progresser puisque le "made in Britain" devient moins onéreux. Une telle tendance serait mauvaise pour la balance commerciale française (différence entre les exportations et les importations). Une nouvelle particulièrement douloureuse pour l’Hexagone, puisque le Royaume-Uni est l’un de ses partenaires commerciaux favoris. Les îles britanniques sont - et de très loin - le pays dans le monde avec lequel la France a le plus important excédent commercial puisqu’il dépasse les 10 milliards d’euros.
Pour bien comprendre l’importance des liens économiques qui unissent la France et le Royaume-Uni, France 24 présente, secteur par secteur, les principales exportations et importations de biens et leur poids respectifs dans les échanges commerciaux entre les deux pays.
Pour consulter les chiffres du commerce franco-britannique sur mobile cliquez ici