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Au menu de cette revue de presse internationale, jeudi 23 juin, le référendum sur le Brexit vu par la presse britannique, européenne et française.
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Le référendum sur le Brexit fait bien sûr la une de tous les journaux outre-Manche.
"Independence day" ("Le jour de l’indépendance") : le tabloïd le plus lu au Royaume-Uni, The Sun, a choisi le camp du "leave" et ne doute pas de la victoire. Il faut dire que la moyenne des sept derniers sondages, compilés par The Financial Times, donnait hier 45 % pour le "out", le départ, et 44 % pour le "in", le maintien au sein de l’UE. "Aujourd’hui, vous pouvez écrire l’Histoire", lance The Sun à ses lecteurs, auxquels il propose de voter "pour l’indépendance, et contre le pouvoir écrasant de la machine de Bruxelles". À ceux qui ne seraient pas encore tout à fait décidés, l’eurosceptique Daily Mail propose de désamorcer "quatre des plus gros mensonges de l’UE", et notamment le fait, jugé crucial par le camp du "leave", que "Bruxelles ne remettra pas en question l’ouverture des frontières européennes" - pas plus qu’elle ne fera machine arrière dans ses discussions avec la Turquie sur les réfugiés. "Votre pays a besoin de vous, votez en faveur du départ", martèle The Daily Express sur fond d’Union Jack. "Lorsque nous ne serons plus une province de l’empire européen, nous retrouverons notre place parmi les grandes nations du monde", promet le tabloïd.
On note davantage de retenue dans le camp adverse. Le très vénérable Times, qui a quasiment attendu la dernière minute pour choisir son camp, annonce que "l’heure des comptes" est arrivée, citant Shakespeare : "Je suis dans le monde comme une goutte d’eau qui cherche dans l’océan une autre goutte" - une citation extraite de la "Comédie des erreurs". "Le futur de l’UE (est) sur le fil du rasoir", titre The Scotsman, également favorable au maintien, tandis que The Guardian demande à ses compatriotes : "Qui voulons-nous être ?". Le journal évoque une campagne qui s’est avérée "la plus amère de l’histoire récente", une "tentative de la dernière chance pour rester dans l’Europe".
L’Europe qui retient son souffle depuis le début de la campagne. Outre-Rhin, on scrute avec anxiété ce qui se joue outre-Manche. À la une du journal Die Welt, une jeune Européenne enlace et embrasse un jeune Britannique. "Le jour fatidique pour l’Europe", titre avec émotion le quotidien allemand, tandis que son confrère polonais Fakt lance à l’intention des Britanniques : "Ne nous quittez pas !". On est moins enclin à la tendresse du côté du Corriere delle Sera, en Italie, qui rappelle que si le Royaume-Uni décide de quitter l’UE, alors tout est fini, terminé. "Out c’est out", "dehors, c’est dehors", a prévenu le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui a assuré, mercredi, qu'il n'y aurait "en aucune sorte de nouvelle négociation" avec Londres, à l'issue du référendum d’aujourd’hui. Le Royaume-Uni en-dehors de l’UE ? Une très mauvaise idée, selon le quotidien grec Kathimerini, qui veut croire que le lion britannique refusera le grand saut dans le vide, ou plutôt dans la mer, qui lui serait suggéré.
La presse française, quant à elle, est plutôt partagée. Sa retenue est sans doute au diapason de l’opinion publique française, qui semble hésiter à prendre parti – une fois n’est pas coutume. "D Day", titre La Croix, qui voit dans le Brexit "un révélateur" qui va obliger l’UE à "travailler à sa propre réforme". "Brexit, l’avenir d’une nation", Les Échos rappelle que "David Cameron joue sa carrière sur ce scrutin", et évoque "des années de négociations en cas de séparation avec l’Europe". Le vote s’annonce très serré. "Goodbye Europe ?", s’interroge 20 Minutes, tandis que Le Figaro semble un peu pris de vertige face à la possibilité d’un divorce à la fois "inédit" et "définitif". Libération offre ce matin deux unes pour l’occasion. Un numéro spécial recto-verso, un côté pour, un côté contre. "Qui est in ? Qui est out ?». Libération cite Serge Gainsbourg et propose de détailler "cinq raisons pour que Londres parte" et "cinq raisons pour que Londres reste".
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