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"Qui est in ? Qui est out ?"

Au menu de cette revue de presse française, jeudi 23 juin, l’autorisation finalement accordée par le gouvernement aux syndicats de manifester aujourd’hui contre la Loi travail, et le Brexit. Plus de 46 millions de Britanniques sont invités à se prononcer sur le maintien ou non de leur pays dans l’UE.

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À la une de la presse française, jeudi matin, la décision du gouvernement d’autoriser, finalement, la manifestation d’aujourd’hui contre la Loi travail.

Le compromis négocié avec les syndicats est présenté comme "une volte-face spectaculaire de l’exécutif", comme "une victoire des syndicats face à un gouvernement aux abois" par l’Humanité, qui invite les opposants à la loi El Khomri à "manifester en liberté". Statique puis interdit, et désormais cantonné, limité à un parcours restreint autour de la place de la Bastille, le neuvième défilé parisien contre la réforme du Code du travail a donné lieu à "un nouveau et spectaculaire cafouillage gouvernemental", d’après l’Opinion, qui juge que "ça ne tourne vraiment pas rond" au sein de l’exécutif. "Une nouvelle fois en ce quinquennat, le pouvoir socialiste pratique l’automutilation", diagnostique Jérôme Sainte-Marie sur le site du Figaro. "L’impression dominante est qu’il n’y a pas de stratégie électorale socialiste, car il n’existe pas d’électorat de substitution à celui qui a été abandonné", explique le sondeur. "Un pas en avant, deux pas en arrière", ironise Libération, qui parle de "revirement", d’une séquence au cours de laquelle le gouvernement se serait "auto-saboté". "Un pataquès qui résume l’état de la gauche", selon l’Obs. Le magazine ironise quant à lui sur le format "roue de hamster" du défilé d’aujourd’hui, mais juge que "le pire a été évité : le gouvernement était, par l’interdiction d’une manifestation syndicale, sur le point de mettre sous son mouchoir les valeurs démocratiques qu’il est censé défendre".

Pour les journaux français, le grand perdant de ce "revirement", est le premier ministre. Manuel Valls "a perdu la face", titre le Parisien, qui estime que le chef du gouvernement, partisan d’une interdiction, a été contraint de "faire marche arrière". Un conseiller explique qu’en réalité, "tout le monde gagne : Valls parce que (le défilé sera) un peu statique, les syndicats parce que c’est un peu défilant" - la synthèse, en somme. Mais le Figaro ne voit pas dans le compromis élaboré le fruit d’une répartition des rôles entre le président et son premier ministre - "les deux occupants de l'Élysée et de Matignon sont censés s'aider et se protéger l'un l'autre. Dans cette séquence, ils se détruisent mutuellement. Hollande met en évidence son incapacité à trancher. Valls ne peut cacher son obligation d'avaler des couleuvres". 

L’autre grand titre du jour, c’est bien sûr le Brexit : 46, 5 millions de Britanniques s’apprêtent à se prononcer pour ou contre le maintien de leur pays dans l’Union européenne. "D Day", titre la Croix, qui voit dans ce référendum un "révélateur" qui va obliger l’UE à "travailler à sa propre réforme", quel que soit le résultat du scrutin. "La question est posée aujourd’hui aux Britanniques. Elle vaut pour tous les Européens". "Brexit, l’avenir d’une nation" : Les Échos rappellent que la moyenne des sept derniers sondages compilés par The Financial Times, donnait hier 45 % pour le "leave", le départ, et 44 % pour le "remain", le maintien au sein de l’UE. "David Cameron joue sa carrière sur ce scrutin", rappelle le journal, en évoquant "des années de négociations en cas de séparation avec l’Europe". Le vote s’annonce très serré. "Goodbye Europe?", s’interroge 20 Minutes, tandis que Le Figaro semble pris de vertige face à la possibilité d’un divorce à la fois "inédit" et "définitif". Libération offre ce matin deux unes pour l’occasion, u n numéro spécial recto-verso : un côté pour, un côté contre. "Qui est in ? Qui est out ?", Libération cite Gainsbourg et propose de détailler "cinq raisons pour que Londres parte", et "cinq raisons pour que Londres reste"… 

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