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Brexit : les Britanniques du sud de la France s'inquiètent pour leur avenir

À l'approche du référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'UE, les retraités britanniques vivant dans le sud de la France craignent pour leur avenir. Inquiétude d'autant plus grande qu'ils ne pourront voter. Reportage dans le Lot.

Près de 69 000 Britanniques ont élu domicile en France pour leur retraite, dont une grande partie en Dordogne et dans le Lot. À l'approche du référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne (UE), ces expatriés s'inquiètent de l'issue du scrutin.

En cas de sortie, qu'adviendra-t-il de leur retraite, de leur système de santé ? Installés depuis près de 20 ans dans le sud de la France, Brian et Helen Cave appréhendent le résultat de la consultation. "Avec l'Union Européenne, nous savons que notre retraite est protégée et que nous pouvons bénéficier des services de santé. S'il y a un Brexit [sortie du Royaume-Uni de l’UE], le danger est grand de voir nos retraites menacées", craint Brian. Le couple n’a effectivement jamais côtisé en France, c’est donc l’État britannique qui leur verse de l’argent. En cas de sortie, ils craignent un gel de leurs pensions, comme c’est le cas pour leurs compatriotes partis vivre leur retraite en dehors de l’UE.

Mais ce qui fâche le plus le couple, c'est de ne pouvoir participer au scrutin car les Britanniques vivant, comme eux, à l’étranger depuis plus de 15 ans n’auront pas le droit de voter le 23 juin. "Moi, en tant que citoyen britannique, concerné au premier plan par le résultat de ce référendum, je me vois refuser le droit de voter !", déplore Brian.

"Je ne serais plus européenne ! Il y aura une rupture !"

À quelques kilomètres du domicile de Brian et Helen, Rachel French, elle aussi, s’inquiète. Conseillère municipale depuis 2008 à Marminiac, dans le Lot, elle a peur de devoir quitter ses fonctions en cas de Brexit. "Jusqu'à présent, seuls les Européens avaient le droit d'être élus dans un conseil municipal, cela posera donc un problème juridique“, indique-t-elle. Même si, moi, je me sentirai toujours chez moi, je ne serais plus européenne ! Il y aura une rupture !"

À Gourdon, la maire désepère de l‘impact d’un éventuel Brexit sur la vie associative de son village. Symbole de cette coopération européenne : le jardin de la ville mélangeant les styles anglais et français. "On a appris à vivre ensemble, entre communautés. Si un État-membre quitte l’UE, je vivrais cela comme une régression" affirme l’édile Marie-Odile Delcamp.

Retour chez Brian et Helen pour un apéritif entre voisins britanniques. L'occasion d'un débat houleux sur le manque d'information en cas de sortie du pays de l'UE. "Je ne sais pas ce qui va se passer dans plein de domaines ! Par exemple, je serai un étranger dans ce pays donc aurais-je besoin d'un visa ?", s’interroge Bill Ather, lui aussi retraité dans le Lot.

Pour l’heure, nul ne sait si leurs inquiétudes seront dissipées le 23 juin. Les sondages donnent en effet les deux camps au coude-à-coude.