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La CPI prononce aujourd’hui la peine contre le Congolais Jean-Pierre Bemba

La CPI doit prononcer mardi la peine retenue à l'encontre de Jean-Pierre Bemba. L'ancien vice-président congolais, reconnu coupable de crimes de guerre et crimes contre l'humanité, est la plus haute personnalité à être condamnée par la CPI.

C’est la première fois que la Cour pénale internationale va prononcer une peine à l’encontre d’une personnalité aussi importante. Jean-Pierre Bemba, l’ancien vice-président congolais reconnu coupable de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, se verra annoncer sa peine mardi 21 juin à 13h45.

Si les juges suivent le réquisitoire de "25 ans de prison au minimum" du procureur, cette peine pourrait être la plus lourde imposée par cette juridiction, basée à La Haye (Pays-Bas) et fondée en 2002 pour juger les pires crimes commis à travers le monde.

Riche homme d'affaires devenu chef de guerre, Jean-Pierre Bemba a été déclaré coupable le 21 mars de la vague de meurtres et de viols commis par sa milice en Centrafrique entre octobre 2002 et mars 2003.

Surnommé le "Mobutu miniature", ce colosse de 1,90 m au visage rond, intraitable et autoritaire, a créé et dirigé le Mouvement de libération congolais (MLC) en République démocratique du Congo, après avoir quitté Kinshasa en 1999 à la suite de la prise du pouvoir par le chef rebelle et père de l'actuel président Laurent-Désiré Kabila. Au début des années 2 000, sa milice règne en maître dans la région de l'Équateur et une partie du nord-est du pays.

Volonté de terroriser et de torturer

À partir d’octobre 2002, quelque 1 500 hommes du MLC se rendent en Centrafrique pour soutenir le président Ange-Félix Patassé face à une tentative de coup d'État menée par le général François Bozizé. Sur place, ils tuent, pillent et violent.

Les experts ont démontré que les hommes de Bemba ont violé avec la volonté de terroriser et de torturer, s'en prenant indifféremment aux hommes, femmes et enfants et forçant parfois leurs victimes à assister aux viols de leurs proches.

Poursuivi non en tant qu'auteur ou co-auteur, mais en tant que "chef militaire", Jean-Pierre Bemba est tenu pour responsable de ces atrocités, même s'il ne les a pas ordonnées. Selon le verdict rendu en mars par la CPI, M. Bemba n'a pas pris "toutes les mesures nécessaires et raisonnables" pour éviter ces crimes alors qu'il disposait d'un "contrôle effectif" sur ses hommes.

Avec cette peine historique à de nombreux égards, la CPI condamne mardi pour la première fois un commandant militaire, en vertu du principe de la "responsabilité du commandant", ainsi que l'utilisation de viols et violences sexuelles en tant que crimes de guerre.

Avec AFP