Les autorités du Bahreïn ont déchu de sa nationalité le leader de la majorité chiite du royaume, l'ayatollah bahreïni Issa Qassim, l'accusant de tenter de diviser la société. Téhéran proteste.
Téhéran voit rouge. Le Bahreïn, dont la famille régnante est de confession sunnite, a déchu de sa nationalité le chef spirituel de la majorité chiite du royaume du Golfe, l'ayatollah Issa Qassim.
En signe de soutien, 4 000 personnes environ ont défilé devant la maison de l'ayatollah Qassim, scandant des slogans pro-chiites, dans le village chiite de Diraz, à l'ouest de la capitale Manama.
Cité par l'agence nationale BNA, le ministère bahreïni de l'Intérieur a déclaré que l'ayatollah Qassim tentait de diviser la société, encourageait les jeunes à violer la Constitution et favorisait les divisions religieuses dans le pays.
Cette décision à l'encontre de l'ayatollah Issa Qassim intervient moins d'une semaine après la suspension par la justice des activités du principal parti d'opposition, le mouvement chiite Al Wefaq. Ce dernier était accusé de fomenter une révolte religieuse avec l'aide d'un pays étranger, allusion à l'Iran.
"Les Khalifa en paieront le prix"
Ce geste a suscité l'ire de Téhéran, grande puissance chiite de la région. Pour le général iranien Qassem Soleimani, commandant de la brigade Al Qods des gardiens de la Révolution, les autorités de Bahreïn ont franchi "une ligne rouge" en prenant cette décision qui, ajoute-t-il dans un communiqué publié par l'agence de presse Fars, "ne laissera d'autre choix au peuple que de recourir à la résistance armée". "Les Khalifa en paieront le prix et leur régime assoiffé de sang sera renversé", ajoute la commandant de la force d'élite des pasdaran.
Le Hezbollah libanais, soutenu par l'Iran, a également réagi en appelant les habitants du royaume à se soulever contre cette décision du gouvernement. Le groupe chiite libanais a déclaré que déchoir l'ayatollah Issa Qassim de sa nationalité "mettait le peuple de Bahreïn face à des choix difficiles, qui auront de graves conséquences pour le régime, corrompu et dictatorial".
En 2011, le Bahreïn a violemment réprimé une révolte de la majorité chiite qui demandait alors des réformes et une plus grande représentation dans ce pays dirigé par une dynastie sunnite. Le Bahreïn a retiré la nationalité à de nombreux opposants ces deux dernières années, afin d'empêcher toute dissidence.
Avec AFP