
Trois jours après le meurtre de la députée travailliste Jo Cox, les débats politiques sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne reprennent progressivement. Les Britanniques seront appelés à se prononcer sur la question le 23 juin.
À quatre jours du référendum sur le maintien dans l'Union européenne (UE) du Royaume-Uni, encore sous le choc du meurtre de la députée Jo Cox, le 16 juin, plusieurs figures politiques, dont Nigel Farage et Jeremy Corbyn, interviennent, dimanche 19 juin, dans des émissions politiques à la télévision. Le Premier ministre, David Cameron, répondra quant à lui aux questions du public en direct sur la BBC dans la soirée.
Mais la campagne, suspendue après le meurtre, jeudi, en pleine rue, de l’élue travailliste, ne devrait véritablement reprendre que mardi avec un débat organisé dans la Wembley Arena devant 6 000 personnes.
Quarante-huit heures après le meurtre, par arme à feu et poignardée, de cette parlementaire qui s'était fortement engagée dans la campagne pour défendre le maintien du Royaume-Uni dans l'UE, l'émotion était toujours extrêmement vive.
À Birstall, où David Cameron s'est rendu le 17 juin, accompagné du chef de l'opposition travailliste Jeremy Corbyn, des habitants, souvent en larmes, se sont recueillis plusieurs jours d'affilée.
La famille de la victime est venue à leur rencontre pour remercier, dans une grande dignité, le public pour ses innombrables témoignages de sympathie. Entourée de ses parents, la petite sœur de la victime a lu un texte dans lequel elle a rendu hommage à "une femme incroyable". "C'était un être humain, elle était parfaite", a-t-elle dit.
De Liverpool à Glasgow, des veillées étaient organisées dans de nombreuses villes. À Londres, des bouquets de fleurs ont été déposés sur la péniche accostée près de Tower Bridge et sur laquelle la députée vivait avec son mari, Brendan, et leurs deux enfants de 3 et 5 ans.
"Mort aux traîtres"
"Mort aux traîtres, liberté pour le Royaume-Uni" : c'est par ces mots que le meurtrier présumé de Jo Cox s'est présenté samedi pour la première fois devant la justice. Thomas Mair, 52 ans, les a prononcés lorsqu'il a été invité à décliner son identité devant le tribunal de Westminster à Londres. Inculpé d'homicide volontaire, il a été placé en détention dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, au sud-est de Londres, et doit comparaître de nouveau lundi, devant le tribunal londonien de l'Old Bailey cette fois. La magistrate a également ordonné une expertise psychiatrique.
Les propos sans équivoque du suspect devant le tribunal semblent conforter les différentes révélations et témoignages selon lesquels l’homme a crié "Britain first" ("le Royaume-Uni d’abord") au moment de passer à l’acte, à une semaine du référendum.
Le Parlement, rappelé en session extraordinaire, rendra lundi un hommage national à "l'un de ses membres les plus brillants et les plus passionnés", selon les mots de David Cameron.

Avec AFP