
À l'issue de sa rencontre avec la ministre du Travail, Myriam El Khomri, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a indiqué que les "désaccords se sont confirmés" avec le gouvernement sur la loi Travail.
Ils ne s'étaient pas vus depuis mars. La ministre du Travail, Myriam El Khomri, et le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, se sont rencontrés, vendredi 17 juin, pour parler de la Loi travail. Une rencontre délicate au cours de laquelle les "désaccords se sont confirmés" avec le gouvernement, a fait savoir le syndicaliste à l’issue de la réunion.
"Le représentant du premier syndicat, à la pointe de la contestation contre la loi travail, a listé comme divergences "la question du respect de la hiérarchie des normes [les accords d'entreprises primant dans le projet de loi sur les accords de branche], des licenciements économiques, de la médecine du travail, du référendum". "Il faut retirer ou réécrire ces articles", a-t-il affirmé en jugeant qu'il n'y a "aucune raison" de renoncer aux journées de mobilisation des 23 et 28 juin.
À l'issue de la rencontre avec la ministre, une première depuis début mars, le leader de la CGT a également dénoncé l'absence de réaction de François Hollande qui, malgré les différentes mobilisations, n'a pas donné suite à la demande de rencontre formulée par l'intersyndicale opposée à la loi travail. "Dommage que le président n'ait pas répondu oui ou non" à la lettre envoyée par les organisations de salariés (CGT, FO, FSU, Solidaires) et de jeunesse (Unef, Fidl, UNL).
Myriam El Khomri défend cette semaine au Sénat un projet qu'elle juge "utile" pour l'emploi, les salariés et la compétitivité. L'intersyndicale dénonce de son côté un texte trop favorable aux employeurs. Le syndicat a l'opinion publique pour lui : plus de 6 Français sur 10 (64 %) estiment que, "face aux mouvements sociaux", le gouvernement "doit retirer" le projet de Loi travail, selon un sondage Tilder-LCI-OpinionWay.
Nouvelles journées de mobilisation
Les syndicats ont prévu deux nouvelles journées de mobilisation, alors que l'exécutif menace d'interdire les manifestations après les nouvelles violences intervenues lors du défilé parisien mardi contre la Loi travail.
Le 23 juin, en pleines discussions parlementaires, ils appellent à des grèves, rassemblements, manifestations. Le 28 juin, jour du vote au Sénat, nouvelles grèves et manifestation. L'intersyndicale compte aussi remettre les résultats de la votation citoyenne qu'elle a organisée à la Présidence de la République, nouveau temps fort espéré des syndicats après la manifestation parisienne de mardi.
Du côté des grèves, le retour progressif à la normal est prévu à la SNCF pour la fin de la semaine. Seuls les centres de traitement de déchets font de la résistance avec encore des blocages en Île-de-France et dans les Bouches-du-Rhône.
Avec AFP