Les deux boîtes noires du vol d'EgyptAir qui s'est abîmé en Méditerranée le 19 mai ont été repêchées. La commission d'enquête égyptienne a annoncé jeudi 16 juin dans un premier communiqué qu'un premier enregistreur des discussions du cockpit avait pu être "récupéré" malgré son mauvais état. La seconde a été remontée vendredi 17 juin.

La première boîte noire, "l'enregistreur de voix", qui concerne les conversations dans le cockpit de l'avion, "a été retrouvé en morceaux", selon le communiqué. Mais les enquêteurs ont pu "récupérer la partie qui contient la mémoire de l'appareil, et qui est la partie la plus importante de l'enregistreur", d'après le texte. La seconde boîte noire enregistre seconde par seconde tous les paramètres sur une durée de 25 heures de vol (vitesse, altitude, augmentations de puissance moteur, les inclinaisons, les variations de vitesse trajectoire...).

Pour Jean Serrat, consultant en aéronautique, l'analyse de la première boîte noire va permettre de répondre "à des questions extrêmement importantes".

"Est-ce que l'équipage a été surpris et n'a pas eu le temps d'agir ? Ou est-ce qu'il y a eu un phénomène important qui s'est passé à bord qui fait que l'équipage a déclenché une procédure d'urgence qui s'est ensuite mal déroulée ? Est-ce qu'il y a un bruit d'explosion ou de décompression explosive de l'avion ?", s'interroge cet ancien commandant de bord.

Les enregistreurs transférés au Caire

C’est le John Lethbridge, un navire de la compagnie française Deep Ocean Search (DOS) équipé d’un robot, qui a permis de remonter les deux boîtes noires à la surface. Elles avaient été trouvées à environ 290 km au nord de la côte égyptienne, entre la Crête et l'Egypte, à une profondeur de 3 000 m maximum, selon les enquêteurs.

Les deux enregistreurs de vol doivent être transférés au Caire, où les Égyptiens, épaulés par les experts français du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) et du constructeur européen Airbus, vont examiner leurs données.

"Le contenu de la [première] boîte noire sera [...] analysé dans un département spécialisé du ministère de l'Aviation civile au Caire", a indiqué à l'AFP un responsable du ministère, sous le couvert de l'anonymat avant de préciser : "Si la mémoire est endommagée, on va l'envoyer à un laboratoire à l'étranger pour des analyses plus poussées".

L'Airbus A320 reliant Paris au Caire s'est abîmé le 19 mai avec ses 66 occupants, dont 40 Égyptiens et 15 Français, après avoir soudainement disparu des écrans radar, pour des raisons encore indéterminées.

Les 66 personnes à bord du vol MS804, qui effectuait la liaison Paris-Le Caire, ont péri dans la catastrophe.

Avec AFP et Reuters