Au menu de cette revue de presse, lundi 13 juin, la fusillade qui a fait 50 morts et 53 blessés, dans la nuit de samedi à dimanche, dans une discothèque gay d’Orlando, en Floride.
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La fusillade qui a fait 50 morts et 53 blessés, dans une discothèque gay d’Orlando, en Floride, fait la une de la presse internationale.
Aux États-Unis, la tragédie est à la Une du journal le plus diffusé outre-Atlantique, USA Today, qui titre : "50 morts dans la pire fusillade de masse de l’histoire des États-Unis". Le quotidien a choisi une photo de l’un des DJ de la discothèque présent le soir du drame, Ray Rivera, réconforté par une amie, quelques heures après le drame.
"Le tireur a déclaré avoir fait allégeance à l’organisation État islamique", titre, de son côté, le Wall Street Journal, avec la photo d’amis et de membres des familles des victimes, rassemblés devant le siège de la police à Orlando. "La Floride vient de se rendre compte, de façon horrible, que les fusillades de masse inspirées par l'organisation État islamique n’arrivent pas qu’ailleurs", renchérit The Miami Herald. "Par un terrible dimanche matin, la ville d’Orlando, mondialement connue, est soudainement devenue célèbre pour autre chose que Disney World", poursuit le journal, qui salue la mémoire des victimes, "des gens qui voulaient simplement s’amuser le samedi soir".
"C’est un jour horrible pour Orlando, pour la fierté homosexuelle, la gay pride, et pour l’histoire des États-Unis", commente aussi The Washington Post, qui rappelle qu’il y a tout juste un an, la communauté homosexuelle américaine célébrait la décision de la Cour suprême des États-Unis d’autoriser le mariage entre personnes de même sexe. Un an après, "cette communauté et toute la nation sont en deuil".
Terrain politique
"Merci la NRA" (la National Rifle Association), titre quand à lui le tabloïd New York Daily News, qui lance au tout-puissant lobby des armes à feu américain : "Grâce à votre opposition continuelle à une interdiction des fusils d’assaut, des terroristes comme ce cinglé peuvent acheter en toute légalité une machine à tuer et perpétrer la pire fusillade de l’histoire du pays".
Cette tragédie fait évidemment écho, en Europe aux récents attentats qui ont endeuillé Bruxelles et Paris. "La pire fusillade de l’histoire des États-Unis", répète le journal belge Le Soir, qui rappelle que le l'organisation État islamique a revendiqué le geste d’Omar Mateen. "Le Bataclan de l’Amérique", titre de son côté The Sun, au Royaume-Uni, tandis qu’en France, Le Parisien évoque une "nuit d’horreur en Floride", "la pire attaque subie par les États-Unis depuis le 11-Septembre". " N’oublions pas Boston. N’oublions pas Paris. N’oublions pas Bruxelles. N’oublions pas les dizaines de milliers de victimes, assassinées partout dans le monde, quelle que soit leur religion, par les affidés de Daech, cette secte qui est le déshonneur de l’humanité, et dont la seule idéologie repose sur la trinité de la frustration, de la haine et du meurtre", écrit le journal.
Le Figaro, qui dénonce "la terreur et la haine" qui viennent de frapper une nouvelle fois les États-Unis, évoque "un tournant pour l’Amérique" : "Quinze ans après les attentats du 11 septembre 2001, l'Amérique était inexplicablement retombée dans une sorte d'angélisme. En dépit des précédents de Boston et de San Bernardino, la menace islamiste n'y était pas prise aussi au sérieux qu'en Europe. Tout cela va changer après la fusillade du week-end à Orlando", prévient le journal, qui juge que "Barack Obama va devoir passer en revue sa stratégie et ses objectifs dans la guerre" contre l'organisation État islamique. 15 ans après le 11-Septembre, la fusillade d’Orlando ouvre une "nouvelle plaie béante", titre aussi Libération.
L’émotion s’est toutefois vite déplacée sur le terrain politique. Outre le débat sur les armes à feu, une première controverse a surgi à propos de la présentation des faits eux-mêmes, d’après Politico, qui relève que certains élus républicains ont semblé faire preuve d’une certaine réticence à évoquer le fait que le massacre ait eu lieu dans une discothèque fréquentée par des homosexuels, alors que les démocrates auraient ouvertement, d’emblée, abordé cette dimension. Des réticences républicaines qui indignent The Daily Beast et l’amènent à marteler que, oui, la tragédie de dimanche est "une fusillade qui a pris pour cible les homosexuels, les bisexuels et les transgenres". "Il faut accepter d’être confronté à cette réalité", prévient le site, qui juge qu’il serait inadmissible d’"effacer cette dimension, de surcroît en plein mois de célébration de la fierté homosexuelle". "Ne parlez plus du Pulse, le nom de la discothèque où s’est produite la fusillade, sans ajouter l’adjectif "gay" ou "LGGBT". Cessez de dire qu’il s’agit d’une attaque tous les Américains tant que cette communauté n’aura pas les mêmes droits que tous. L’homophobie n’est pas un phénomène isolé, elle n’est pas le fait d’un individu isolé, elle transpire par tous les pores de notre culture», condamne The Daily Beast, qui rend grâce à Barack Obama de ne pas avoir tu, en ce qui le concerne, cette dimension lors de son allocution télévisée, hier soir.
Les deux candidats à la présidentielle, Donald Trump et Hillary Clinton ont, eux aussi, réagi rapidement. Là encore, la déclaration du candidat républicain, qui a dit voir dans le drame la confirmation de ses discours et de ses analyses sur l’islamisme radical, s’est attiré les foudres d’une partie de la presse - la colère du Daily Beast, encore, qui dénonce le fait que le tycoon a encore réussi à tirer la couverture à lui en de telles circonstances, et le mécontentement du Washington Post: "Ce que cette tragédie donne à voir de Trump, écrit le journal, c’est sa plus grande faiblesse : son manque total d’empathie envers autrui".
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