Des affrontements impliquant des hooligans anglais, russes et français ont fait au moins 35 blessés dont un entre la vie et la mort, samedi à Marseille en marge du match Angleterre-Russie de l'Euro-2016. Six personnes ont été interpellées.
Un nouveau seuil a été franchi dans la violence en marge des matchs de l’Euro 2016 avec de nouveaux incidents qui ont fait au moins 35 blessés, dont deux graves ainsi qu' un supporter anglais entre la vie et la mort, samedi 11 juin à Marseille.
Plusieurs centaines de supporters très alcoolisés s'étaient rassemblés pour en découdre sur le Vieux-Port avant le match Angleterre-Russie dans l'après-midi, puis de nouveau aux abords du stade Vélodrome vers 20 h et à la fin de la rencontre.
"La police est intervenue sur des rixes qui opposaient des supporters anglais, russes et des Français dans le secteur du Vieux-Port", a déclaré le préfet de police Laurent Nunez à propos des débordements de l'après-midi. Six personnes ont été interpellées.
Un homme a eu un malaise mais a été réanimé par les secours, a précisé le préfet qui a indiqué que son pronostic vital était engagé. Le quotidien local, La Provence rapporte effectivement qu'un supporter anglais âgé d'une cinquantaine d'années, "roué de coups par des Russes", se trouverait "entre la vie et la mort".
Des coups de barre de fer sur la tête
Selon une source policière, le supporter a reçu vers 17 h 30 "des coups de barre de fer, vraisemblablement à la tête", et un CRS a tenté de le réanimer sur place avant qu'il ne soit évacué vers l'hôpital. Des journalistes de l'AFP ont vu un homme à terre, le visage tuméfié et ensanglanté, en train de subir un massage cardiaque de la part des forces de l'ordre.
Les forces de l'ordre - quelque 250 policiers et gendarmes - ont fait usage de gaz lacrymogènes et les supporters sont partis en courant dans les rues avoisinantes, certains continuant à se battre entre eux, en s'arrachant leur T-shirt et en brisant des bouteilles de bière. La plupart avaient une bouteille à la main, certains des packs entiers.
Quelque 500 supporters impliqués dans une rixe géante
Jusqu'à 16 h pourtant, le calme régnait sur le Vieux-Port avant ces brusques poussées de violences répétées. Plusieurs bagarres entre supporters de diverses nationalités ont alors éclaté, provoquant l'intervention des forces de l'ordre, aussitôt prises à partie par les supporters, a rapporté le préfet.
La rixe la plus sévère a opposé environ 500 supporters - 300 d'un côté et 200 de l'autre - dans une rue perpendiculaire au Vieux-Port.
Pourtant, pour garantir le bon déroulement de l'accès des supporters au Vélodrome, la préfecture de police avait prévu deux itinéraires différents pour Russes et Anglais afin d'"éviter tout trouble à l'ordre public". Mais impossible visiblement d'empêcher les bagarres autour des terrasses de café.
Police et hooligans face à face
Vers 17 h, la police et les supporters, face à face sur le Vieux-Port, continuaient à s'affronter à intervalles réguliers, séparés par quelques mètres. De nombreux projectiles - chaises, bouteilles - étaient lancés en direction de la police, qui répliquait avec des grenades lacrymogènes et chargeait pour disperser les supporters.
C’est seulement vers 18 h que le calme est revenu dans le quartier avant que n'éclatent de nouveau de brefs incidents vers 20 h près du stade Vélodrome. "Ce n'est pas une bonne idée d'avoir programmé le match à 21 h. D'ici là, tout le monde sera complètement bourré", confiait dans l'après-midi un supporter anglais inquiet.
Des incidents similaires ont eu lieu jeudi et vendredi à Marseille, mais en présence de moins de supporters. Sept personnes avaient été interpellées vendredi. Trois Britanniques, dont un mineur, et une Française doivent être présentés à un juge pour violences. Un autre Français, interpellé lors d'incidents identiques jeudi, passait samedi en comparution immédiate devant un juge pour des faits de violences et de vol avec violences.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a condamné samedi soir "le comportement irresponsable et délibéré de pseudo-supporteurs".
Avec AFP et Reuters