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L’armée israélienne annonce le bouclage des Territoires palestiniens jusqu’à dimanche soir

La Cisjordanie et la bande de Gaza seront bouclées jusqu’à dimanche minuit, a annoncé vendredi l’armée israélienne. Cette mesure fait suite à l’attentat qui a coûté la vie à quatre Israéliens mercredi à Tel-Aviv.

L’armée israélienne a renforcé les restrictions imposées aux Palestiniens après l’attentat de mercredi à Tel Aviv, en annonçant vendredi 10 juin que la Cisjordanie et la bande de Gaza seraient bouclées jusqu’à dimanche minuit.

Cependant, l'interdiction de passage ne s'applique pas à tous : les fidèles musulmans qui se rendent à l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est (annexée et occupée par Israël) sont autorisés à passer vendredi, jour de la prière, sauf les hommes de moins de 35 ans, a précisé une porte-parole de l'organe chargé de coordonner les activités israéliennes dans les Territoires palestiniens (Cogat). Cette restriction ne s’applique pas aux femmes. Les urgences humanitaires bénéficient elles aussi d'une exception.

Des dizaines de milliers de Palestiniens sont attendus sur l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam, pour le premier vendredi de prière du ramadan.

Ce bouclage des territoires palestiniens est une nouvelle réponse de l’État israélien à l’attentat commis mercredi à Tel Aviv et dans lequel quatre Israéliens sont morts. Le gouvernement de Benjamin Netanyahou avait déjà annoncé jeudi l'annulation des dizaines de milliers de permis d'entrer en Israël délivrés à des Palestiniens de Cisjordanie et, dans une moindre mesure, de Gaza, pour le ramadan.

"Punition collective"

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a réitéré la condamnation de la France de l’attentat de mercredi mais a ajouté que "l'annonce par les autorités israéliennes de la révocation de dizaines de milliers de permis d'entrer en Israël aujourd'hui pourrait attiser ces tensions et peut-être conduire sur la voie du risque d'engrenage".

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme a, quant à lui, jugé que le bouclage des Territoires palestiniens par les autorités israéliennes pourrait être assimilé à une "punition collective".

"Israël a l'obligation de traduire devant la justice ceux qui sont responsables [...] de crimes [...]. Toutefois les mesures prises de façon plus large contre la population punissent non pas les auteurs du crime, mais des dizaines, peut-être des centaines, de milliers de Palestiniens innocents", a déclaré une porte-parole du Haut-Commissaire, Ravina Shamdasani, lors d'un point de presse. Ces mesures, a-t-elle dit, ne feront "qu'augmenter le sentiment d'injustice et de frustration des Palestiniens en cette période très tendue".

Avec AFP