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Venezuela : les signatures pour un référendum anti-Maduro validées

Les autorités électorales vénézuéliennes ont validé mardi 7 juin la majorité des 1,8 million de signatures présentées par l'opposition en faveur d'un référendum pour révoquer le président socialiste Nicolas Maduro, qui a décrété un état d'exception.

Le référendum voulu par l’opposition vénézuélienne pour révoquer le président Nicolas Maduro a largement obtenu le nombre de signatures requises. Les autorités électorales ont validé, mardi 7 juin, la majorité des 1,8 million de signatures, alors qu'un minimum de 200 000 était requis pour enclencher le processus.

"Nous avons les signatures, nous en avons six fois plus que nécessaire pour activer le référendum révocatoire", s'est félicité devant la presse le porte-parole de la coalition d'opposition de la Table pour l'unité démocratique (MUD, centre-droit), majoritaire au Parlement, Jesus Torrealba.

Désormais, les signataires ou une partie d'entre eux devront confirmer leur choix, en personne et avec leur empreinte digitale, selon une procédure qui sera détaillée mercredi par le Conseil national électoral (CNE), a expliqué Jesus Torrealba. Il faudra ensuite réunir quatre millions de signatures en trois jours pour avoir le droit d'organiser le référendum.

Manifestation de l’opposition

Ce premier feu vert est survenu au terme d'une nouvelle journée de protestation de l'opposition, au cours de laquelle la police a dispersé avec des gaz lacrymogènes une manifestation à Caracas se dirigeant vers les bureaux du CNE pour exiger le référendum.

Protégés par des boucliers, des gilets anti-émeutes et des casques, les agents de la Police nationale bolivarienne (PNB) ont lancé des grenades lacrymogènes au moment où quelque 200 manifestants bloquaient une autoroute dans l'est de Caracas.

"Nous ne sommes pas fatigués, la lutte continue", a déclaré à la presse l'ancien candidat à l'élection présidentielle Henrique Capriles, alors que l'opposition a appelé à plusieurs reprises, ces dernières semaines, la rue à se mobiliser pour faire pression sur les autorités en faveur de ce référendum.

Le Venezuela au bord de l’implosion

L'opposition de centre-droit est engagée dans une course contre-la-montre : si cette consultation a lieu d'ici le 10 janvier 2017, elle peut provoquer de nouvelles élections. Sinon, Nicolas Maduro serait simplement remplacé par son vice-président.

Le Venezuela est au bord de l'implosion, déchiré par la guerre politique entre le Parlement contrôlé par l'opposition et le gouvernement socialiste, dans un climat d'exaspération populaire lié à l'effondrement économique de ce pays pétrolier.

Mais, même si sept habitants sur dix souhaitent le départ du président socialiste, élu jusqu'en 2019, la mobilisation semble jusqu'à présent limitée par l'imposant déploiement policier, les soucis d'un quotidien accaparé par la recherche de nourriture et les divisions de l'opposition.

Avec AFP