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La Seine repasse sous les 6 mètres à Paris, nouvelle simulation d'une crue majeure à venir

La ministre de l'Environnement a annoncé samedi la tenue "d'ici la fin du mois" d'un nouvel exercice de simulation d'une crue majeure à Paris, où la Seine a entamé sa décrue après avoir atteint son plus haut niveau dans la nuit de vendredi à samedi.

Alors que le niveau de la Seine est repassé à Paris sous les 6 mètres, les pouvoirs publics mèneront "d'ici la fin du mois" un nouvel exercice de simulation d'une crue majeure, de l'ampleur de celle de 1910, a annoncé, samedi 4 juin, la ministre de l'Environnement Ségolène Royal.

Un premier exercice de ce type, baptisé Sequana, avait été réalisé en mars et "permis d'améliorer la coordination des services de l'État et des collectivités locales", a-t-elle rappelé lors d'un point de presse.

"J'ai décidé qu'une fois les crues passées, d'ici trois semaines, un mois, nous tirerons les conséquences de ce qui vient de se passer, car avec le réchauffement climatique, les phénomènes d'accentuation des précipitations ne peuvent qu'aller en s'aggravant", a-t-elle ajouté. "Nous en tirerons des enseignement sur le fonctionnement des affluents de la Seine, car il y a eu des mécanismes assez imprévus, nouveaux dans leur intensité et leur violence."

Retour à la normale à Paris dans 5 à 15 jours

À Paris, le niveau de la Seine est revenu à 5,92 m, samedi vers 22 h 00, après une lente décrue d'un à deux centimètre par heure environ qui se poursuit depuis le pic de 6,10 m atteint dans la nuit de vendredi à samedi, selon Vigicrues.

Le pic est resté "dans la fourchette basse" des prévisions "en raison des faibles précipitations de vendredi", a relevé la ministre de l'Environnement, qui avait annoncé vendredi un maximum de 6,10 à 6,40 m.

"Le maximum est passé, mais il peut y avoir encore quelques remontées, compte tenu des nombreux cours d'eaux qui affluent", a toutefois souligné Bruno Janet, chef du pôle de modélisation de Vigicrues.

"Lorsque la décrue sera bien amorcée, le rythme de descente sera plus régulier, puis cela va s'accélérer. En 1910, il avait fallu un mois pour revenir à la normale, mais là ce sera beaucoup plus rapide, entre 5 et 15 jours. Sans précipitation, ce pourrait être de l'ordre de 5 à 7 jours, mais en raison des précipitations, on va dépasser la semaine", a-t-il estimé.

Vigilance rouge dans la région de Rouen

Les intémpéries ont provoqué des crues et inondations ailleurs en France, notamment dans le Centre et le Loiret. Le Premier ministre Manuel Valls a déclaré, samedi, que quatre personnes étaient décédées sur l'ensemble du territoire dans ces inondations. Vingt-quatre autres ont été blessées. Au total, "il y a eu 20 000 évacuations", a également précisé le Premier ministre.

Alors que dix-neuf départements sont en vigilance orange pour crues ou orages, Ségolène Royal a souhaité le passage à la vigilance rouge dans la zone de Rouen, lors de ses échanges avec des responsables de Météo France présents lors de son point de presse samedi. "C'est la ministre qui a véçu Xynthia qui vous parle", a-t-elle lancé, souhaitant qu'elle soit déclenchée avant la nuit.

La vigilance orange a été étendue à l'aval de la Seine pour prendre en compte "un phénomène assez étonnant, où les marées contrecarrent le flux de l'eau qui va vers la mer", a-t-elle ajouté.

Dans le centre il y a une "forte surveillance sur le Cher, où le pic de crue est attendu demain soir", a-t-elle souligné. À Tours, Vigicrues s'attend dans la nuit de samedi à dimanche à un maximum de 4,80 à 5 mètres, contre 4,63 samedi matin.

Avec AFP