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Conflit israélo-palestinien : à Paris, un premier petit pas vers une conférence de paix

Une trentaine de pays se sont réunis vendredi, à Paris, sur le conflit israélo-palestinien pour lequel les négociations de paix sont au point mort depuis 2014. "Il faut agir en urgence", a déclaré le chef de la diplomatie française.

Une trentaine de ministres et diplomates de pays occidentaux, dont le secrétaire d'État américain John Kerry, et arabes, ont participé vendredi 3 juin à une réunion internationale sur le Proche-Orient, organisée à Paris par le ministère français des Affaires étrangères. L'objectif : mettre en place des "groupes de travail" pour tenter de sortir de l'impasse le processus de paix israélo-palestinien.

Concrètement, l'idée est de travailler sur des thèmes précis - des "incitations" - pour montrer aux deux camps les avantages économiques, sociaux, culturels qu'ils tireraient d'une réconciliation.

À l'issue d'une matinée de discussions, le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, a promis que ces travaux commenceraient "avant la fin du mois" dans le but "d'aboutir à un paquet global d'incitations, [et] de le présenter aux Israéliens et aux Palestiniens".

"J'ai voulu que la France prenne une initiative"

Sans surprise, les participants se sont dits "alarmés" par "la poursuite des actes de violence et des activités de colonisation" dans les Territoires palestiniens, "qui mettent en danger" toute perspective d'une solution à deux États, et estiment que "le statu quo" ne peut pas se prolonger.

Dans le communiqué final, les participants à la réunion "accueillent favorablement l'offre de la France de coordonner" les efforts de paix, ainsi que "la perspective de tenir avant la fin de l'année une conférence de paix internationale".

Israéliens et Palestiniens n'ont pas été conviés à cette réunion, dont le but principal est de réaffirmer l'engagement de la communauté internationale en faveur de la solution à deux États, seule formule considérée comme viable pour régler un conflit vieux de presque 70 ans. "J'ai voulu que la France prenne une initiative" a déclaré le président français.

"Cette initiative n'a qu'un seul but, la paix au Proche-Orient", a souligné François Hollande, se disant conscient "des doutes" suscités par la démarche, particulièrement en Israël, farouchement hostile à toute approche multilatérale du dossier. L’État hébreu revendique en effet un tête-à-tête avec les Palestiniens pour régler le conflit, sans le concours de la communauté internationale.

Hostilité d'Israël

Un message que François Hollande a entendu. "Nous ne pouvons pas nous substituer aux parties prenantes. Notre initiative vise à leur donner les garanties que la paix sera solide, durable et contrôlée internationalement" et les "rassurer pour qu'ils reprennent le chemin de la négociation", a assuré le président français, soulignant que "le choix courageux de la paix" leur revenait in fine.

Reste que l'initiative française suscite depuis plusieurs mois l'hostilité d'Israël. La réunion de Paris éloigne les perspectives de paix, a estimé Israël à la suite de la réunion. Elle a également déclenché l'ire du Hamas. "Nous rejetons cette initiative [de paix] et chaque mouvement qui vise à reprendre les négociations futiles", peut-on lire dans un communiqué commun du mouvement islamiste palestinien et de plusieurs autres factions palestiniennes. Saëb Erakat, numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a qualifié, lui, de "lueur d'espoir" l'initiative française.

Le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, a rappelé l’État hébreu à ses responsabilités. "Aujourd'hui, [le gouvernement israélien] ne dialogue pas, la colonisation se poursuit, la violence se développe, le désespoir s'installe, la propagande de Daech et d'Al-Qaïda se développe dans tous ces territoires et c'est extrêmement dangereux".

Avec AFP