La finale de Ligue des champions a pris des airs de défi à l'EI dans un café de Balad, au nord de la capitale irakienne. Deux semaines après avoir été la cible d'une attaque terroriste, les fans de foot sont tout de même venus supporter leur équipe.
"Ce soir, c'est plus qu'un match de football pour nous, c'est un défi à Daech !" Dans ce café de Balad, à 80 km au nord de la capitale irakienne, c’est sur un canapé troué de deux impacts de balles qu’Ali Qais, 29 ans, s’est installé pour assister au choc entre les frères ennemis madrilènes du Real Madrid et de l’Atletico Madrid.
Simple loisir dans le reste du monde, à Balad, regarder ce match est devenu un acte militant, au risque de leur vie. Deux semaines plus tôt, le 13 mai, une soirée similaire avait été endeuillée par un attentat revendiqué par l’organisation terroriste État islamique (EI). Des jihadistes avaient tiré à l'arme automatique et lancé des grenades dans l’établissement, tuant dix personnes.
Le carnage dans ce café sportif avait suscité une vague de sympathie sur la planète foot, y compris au sein du Real Madrid dont les joueurs ont décidé de porter le lendemain un brassard noir pour le dernier match du championnat espagnol. "Jusqu'à récemment, je suis certain que Ronaldo n'avait jamais entendu parler de Balad. Mais depuis, il a porté un brassard noir pour nos martyrs", ajoute Ali Qais, devant une affiche de l'entraîneur du Real, Zinedine Zidane.
Pour ne pas céder à la terreur imposée par le groupe terroriste qui contrôle encore de larges portions du territoire irakien, Ali Qais et les autres ont décidé de se réunir pour la finale malgré tout.
Avec AFP