En 2008, 193 Françaises sont décédées à la suite des coups et blessures infligés par leur compagnon ou ex-compagnon. Dans le cadre d'une enquête, FRANCE 24 lance un appel à témoins.
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AFP - Environ 160.000 cas de violences intrafamiliales dont 193 mortels ont été recensés en France en 2008, a-t-on appris samedi de sources policières.
La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie annoncera lundi la création de brigades spécialisées en ce domaine.
L'étude annuelle conjointe police-gendarmerie destinée à la délégation aux victimes, dont l'AFP a eu connaissance, confirme en partie les chiffres publiés dans le JDD samedi. Les 230.000 violences "non crapuleuses" enregistrées en 2008 (en hausse de 6,41%) sont "essentiellement intrafamiliales".
Sur les 193 morts, 156 sont des femmes victimes de leur compagnon ou ex-compagnon, une autre a été tuée par son amante, 27 sont des hommes victimes de leur compagne ou ex-compagne et neuf sont des enfants victimes des violences paternelles.
Selon l'étude, "les atteintes volontaires à la vie dans le couple représentent 16% des homicides recensés en 2008 sur le plan national", avec pour "principal moyen une arme blanche".
Quant aux tranches d'âge, les auteurs "de 41/50 ans sont particulièrement impliqués (28%)", également en ce qui concerne les victimes les plus fréquentes (21%).
Toutefois, "32 auteurs et 29 victimes avaient plus de 70 ans (...) 10 auteurs et 10 victimes en avaient plus de 80".
Les deux principaux motifs de passage à l'acte sont "la dispute pour les agresseurs féminins (44% des cas) et la non-acceptation de la séparation pour les auteurs masculins (35%)".
Le 19 janvier, en marge de la présentation des statistiques 2008 de la délinquance, Mme Alliot-Marie a confié au préfet Philippe De Lagune, secrétaire général du Comité interministériel de prévention de la délinquance, "une mission sur les violences intrafamiliales, (pour) mieux connaître, appréhender et combattre ce phénomène".
Lors des assises nationales des forums "libertés-sécurité" récemment organisés en France, elle annoncera la création de "brigades départementales de police et de gendarmerie spécialisées", pour "mieux lutter" contre ce type de violences, "mieux détecter les victimes, mieux les aider", selon l'Intérieur.
Les nouvelles unités seront bâties sur le modèle "des brigades départementales des mineurs, qui fonctionnent depuis plus de trente ans et ont largement fait leur preuve", dit-on place Beauvau.
Des travailleurs sociaux, les délégués aux droits des femmes, comme le souhaitent le président et le Premier ministre, "ainsi que des psychologues" devraient y être associés.