Selon une étude d'Amnesty International, les Chinois apparaissent comme les plus accueillants envers les populations réfugiées, devant les Allemands et les Britanniques. La Russie se montre comme le pays le moins ouvert à l’accueil des migrants.
Les Chinois apparaissent comme étant les plus accueillants envers les populations réfugiées, selon une étude d'Amnesty International publiée jeudi 19 mai.
D’après des sondages effectués auprès de 27 000 personnes dans 27 pays différents par l'institut Globscan pour le compte de l'ONG, une personne sur dix dans le monde se dit prête à accueillir un réfugié dans son propre foyer. Ce chiffre monte à 46 % des personnes sondées en Chine.
Avec ces données, Amnesty a établi un indice d’acceptation des réfugiés, établi en fonction de la proportion des habitants prêts à laisser des réfugiés s’installer dans leur pays, dans leur ville, dans leur quartier ou chez eux. La Chine, avec un total de 85 sur un maximum de 100, arrive en tête des pays accueillants, devant l’Allemagne (84) et le Royaume-Uni (83).
À l'inverse, la Russie qui se place en 27e et dernière position avec un indice de 18, se montre comme le pays le moins ouvert à l’accueil des migrants. Amnesty note également que des pays comme la Grèce ou la Jordanie, ayant déjà accueilli beaucoup de réfugiés fuyant la guerre en Syrie, se classent néanmoins dans le Top 10. La France se situe en 13e position, juste derrière l’Inde et devant le Ghana.
Le site d'info américain Quartz estime toutefois que ces résultats peuvent s’expliquer par les termes pris en compte dans le sondage. Dans le questionnaire soumis par l’institut Globscan aux Chinois, le mot utilisé signifie en effet "personnes déplacées à la suite d'un désastre". "Il peut s’agir de personnes fuyant par exemple la Syrie mais aussi de personnes qui quittent leur province au sein même de la Chine. Pour cette raison, les médias chinois font d’ailleurs souvent la distinction entre réfugiés internationaux et réfugiés nationaux", précise le magazine.
Des citoyens plus ouverts que les dirigeants ?
Cette étude montre que 32 % des personnes sondées tous pays confondus se disent prêtes à accueillir un réfugié dans leur quartier, 47 % dans leur ville et 80 % dans leur pays. Amnesty espère que ces chiffres encourageront les responsables politiques à ouvrir davantage leurs portes.
"Ces chiffres parlent d'eux-mêmes. Les gens sont prêts à accueillir les réfugiés mais les réponses inhumaines des gouvernements à la crise des réfugiés sont totalement déconnectées de la vision de leurs propres citoyens", a souligné le secrétaire général d'Amnesty International Salil Shetty dans un communiqué. Ces gouvernements "ne peuvent plus utiliser l'opinion publique comme excuse pour ne pas remplir leurs obligations internationales en matière de droits de l'Homme", a-t-il ajouté.
"Je pense que les gens comprennent que nous faisons face à une crise exceptionnelle et qu'il y a besoin d'une réponse exceptionnelle", a-t-il estimé, ajoutant que "le sentiment général est que l'Ouest n'a pas tenu ses promesses".
Pour répondre à la crise mondiale des réfugiés, Amnesty International demande aux gouvernements de reloger 1,2 million de réfugiés d'ici à la fin 2017, ce qui représente "moins de 10 % des 19,5 millions de réfugiés que compte le monde aujourd'hui".
Avec AFP