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Accusé de promouvoir des contenus pro-démocrates, le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, reçoit, mercredi, des personnalités influentes du camp des conservateurs américains pour tenter de les rassurer sur la neutralité politique du réseau social.

Mark Zuckerberg a invité, mercredi 18 mai, au siège de Facebook le très conservateur et ex-présentateur vedette de Fox News, Glenn Beck, un conseiller du candidat populiste à l’élection américaine Donald Trump et d’autres poids lourds de la droite américaine. Il leur déroule le tapis rouge pour “discuter de la meilleure manière de s’assurer que Facebook reste aussi ouverte que possible” à toutes les opinions.

Le roi des réseaux sociaux s’est résolu à ce tête-à-tête après plus d’une semaine d’intenses polémiques et la mise en place d’une demande d'information au Sénat américain au sujet d’un éventuel parti pris de Facebook pour les démocrates. Les républicains sont d’autant plus prompts à dénoncer un crime de lèse-démocratie que la campagne des primaires pour l’élection présidentielle américaine bat son plein.

Fi de Breitbart et Drudge Report

Mark Zuckerberg s’est transformé, à son corps défendant, en nouvel ennemi public numéro 1 de la droite américaine à la suite de confessions d’un sous-traitant du réseau social. C’est l’aveu d’un journaliste ayant travaillé pour la section “sujets tendances” du fil d’actualités, qui a mis le feu aux poudres médiatiques, le 9 mai. Il assurait que le choix des articles promus n’était pas seulement le fait d’un algorithme, mais que des journalistes y participaient et qu’ils avaient comme directive de faire peu de cas de sources d’informations de droite, telles que les sites Breitbart et Drudge Report.

Cette accusation “colle parfaitement avec le discours des conservateurs qui affirment que les médias sont tous de libéraux”, souligne le site Slate. Facebook a eu beau nier qu’un tel parti pris existait, la polémique n’a pas cessé de prendre de l’ampleur. Le réseau social a ainsi été accusé, après de nouvelles affirmations du même sous-traitant, d’avoir créé de toutes pièces et manuellement l’engouement médiatique pour le mouvement “Black lives matters”, le mouvement de colère des Afro-Américains qui a suivi les violences policières. Selon l'ancien sous-traitant, le sujet n’aurait pas été “populaire” si l’algorithme de Facebook avait eu le dernier mot. Donald Trump s’est empressé de prendre ces affirmations pour argent comptant et a dénoncé un comportement “terrible” de la part de Facebook.

Facebook, un ami qui vous veut du bien

Face à cette levée de bouclier des conservateurs, le camp démocrate a fait profil le plus bas possible. Aucun de ses représentants n’a pris la défense de Facebook. L’idée que cette plateforme ne soit pas neutre et qu’il y ait d’autres forces que purement technologiques à l’œuvre dans le choix des sujets mis en avant les effraient aussi. Le réseau social est devenu un acteur incontournable du paysage médiatique. “Facebook veut faire croire qu’il n’est qu’une plateforme technologique, mais la réalité est que le site joue un rôle d’information pour un public tellement vaste qu’il peut être considéré comme prescripteur”, rappelle le Columbia Journalism Review. C’est là que le bât blesse aussi pour les démocrates : les amis comme Facebook (si tant est que les accusations soient fondées) sont précieux tant qu’ils vous veulent du bien...