
La mobilisation européenne lancée par Nuit debout n'a pas été suivie dimanche, sauf à Madrid où les Indignés fêtaient leur cinquième anniversaire. Malgré tout, le mouvement est parvenu à lancer une campagne contre les marques "qui se comportent mal".
Peu de mobilisations et de faible ampleur, dimanche 15 mai, à travers l'Europe, pour Global debout, lancé par le mouvement citoyen français Nuit debout.
Si plusieurs milliers de personnes ont défilé dans les rues de la capitale espagnole à l'occasion du cinquième anniversaire des "Indignés", un mouvement qui a inspiré Nuit debout, seulement 150 personnes se sont retrouvées à Bruxelles, et une "centaine de personnes", selon une participante, se sont rassemblées à Berlin sur une place du quartier de Kreuzberg.
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En France, hors de Paris, où ils étaient plus de 1 500 dimanche, des rassemblements modestes ont eu lieu. À Toulouse, au pied de l'Hôtel de ville, une assemblée générale a réuni environ 200 personnes, selon une estimation de l'AFP. Moins d'une vingtaine de personnes ont participé au pique-nique organisé sur le Vieux-Port par le mouvement Nuit debout Marseille, a constaté un journaliste de l'AFP.
"On dit que le mouvement s'essouffle mais à Paris ça n'a pas diminué en termes d'effectifs", a constaté Béchir, étudiant en droit, présent sur la place de la République. Dans les villes de province, "ça a tendance à baisser", a-t-il cependant reconnu.
Né de la contestation de la Loi travail, le mouvement Nuit debout occupe depuis fin mars chaque soir la place de la République dans la capitale. Il a tenté d'essaimer dans plusieurs autres villes sans toutefois parvenir à attirer plus de quelques centaines ou quelques milliers de personnes. Et après un mois et demi d’existence, il est aujourd’hui à la recherche d’un second souffle.
Une campagne contre les marques "qui se comportent le plus mal"
La faible mobilisation pour Global debout n’a toutefois pas découragé les tenants de l’internationalisation du mouvement qui ont appelé dimanche soir à une campagne internationale contre les marques "qui se comportent le plus mal".
Durant une assemblée générale, des orateurs ont en effet annoncé "une campagne globale pour identifier les sociétés qui se comportent le plus mal et proposer des alternatives".
Cette campagne, baptisée "NOlist", a pour but de cibler une nouvelle marque tous les 15 jours à trois semaines. "On ira vite, on ira loin, ce n'est que le commencement", a assuré un militant, expliquant qu'il s'agit de "créer et animer la 'bourse de la peur'", avec une "liste [de marques] votée en temps réel" par les internautes.
Contre les marques, "ce ne sera pas que des actions 'online' mais des actions concrètes", a ajouté un autre militant. Une militante espagnole, entendue en direct de la Puerta del Sol à Madrid, a parlé d'une action visant Coca-Cola.
Des orateurs de Londres ou encore Messine, en Italie, sont aussi intervenus sur la place de la République qui, au pic d'affluence, a attiré de 1 500 à 2 000 personnes, selon une source policière.
Avec AFP