Au menu de cette revue de presse internationale, jeudi 12 mai, le vote attendu des sénateurs brésiliens, qui doivent se prononcer sur la destitution de Dilma Rousseff, la fronde des députés européens contre l’accord sur les migrants conclu avec la Turquie, et la réponse du président nigérian à David Cameron, sur la corruption qui touche son pays.
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On commence cette revue de presse internationale au Brésil, où le sort de Dilma Rousseff est suspendu au vote des sénateurs, qui débattent toujours, au moment où nous parlons, de sa possible destitution.
Cette destitution probable, devrait projeter sur le devant de la scène Michel Temer, qui devrait assurer l’intérim, le temps que se tienne le procès de la présidente brésilienne. Temer, le vice-président, passé en quelques semaines du rôle de partenaire loyal, à celui de «traître» et de «conspirateur», selon Les Echos, qui rappellent que le chef du Parti démocratique brésilien, a porté «un coup fatal» à Dilma Rousseff, en quittant le gouvernement à la fin du mois de mars, la privant, du même coup, du soutien de la plus grande formation politique du pays. Un lâchage présenté par le Parti des travailleurs, le parti de Dilma Rousseff, comme une le résultat d’une «conspiration» destinée à abattre la démocratie, d’après The Wall Street Journal, qui raconte que les partisans de Rousseff ont déclaré qu’ils allaient observer de très près les faits et gestes du nouveau gouvernement, qu’ils considèrent comme «illégitime». Un gouvernement qui pourrait tenir jusqu’à 6 mois, la durée du procès de Dilma Rousseff - «gare à Temer si dans ce laps de temps, il commet le moindre faux pas», met en garde le Parti des travailleurs. Le voilà prévenu, ce «nouveau président» que ses détracteurs montrent dans A Folha de Sao Paulo ceint de son écharpe présidentielle. Dans le miroir où il se regarde, personne - un dirigeant transparent, un fantôme, en somme.
Il est aussi question ce matin du refus des députés européens d’approuver l’accord entre l’UE et la Turquie, qui prévoit de stopper le passage de réfugiés vers la Grèce. D’après Le Figaro, les élus européens ont décidé de «tenir tête» au président Erdogan et de n’approuver le principe de l’exemption de visas pour les ressortissants turcs que si Ankara accepte de modifier sa loi antiterroriste, «dénoncée comme un moyen de museler les médias et de réduire les opposants au silence». Un refus dont le journal prévient qu’il pourrait avoir pour conséquence de plonger à nouveau l’Union européenne dans le «chaos» à cause de «flux ingérables de demandeurs d’asile et de migrants aux frontières de la Grèce et de l’Italie». La question des réfugiés empoisonne les relations au sein de l’UE, entre l’UE et la Turquie, et pas seulement, comme le montre l’exaspération du gouvernement kényan, qui a annoncé une nouvelle fois la semaine dernière la fermeture, pour des raisons de sécurité, de ses camps de réfugiés, dont le camp de Dadaab, à la frontière somalienne, l'un des plus grands au monde. Ce lieu accueille notamment plus de 50 000 enfants de moins de 4 ans, selon The Independent, qui rappelle que le Kenya, où près de 600 000 personnes ont trouvé refuge, est l’un des sept pays, avec la Turquie, le Pakistan, le Liban, la Jordanie, l’Iran et l’Ethiopie, qui accueillent la moitié du nombre de réfugiés dans le monde, estimé à 15 millions de personnes – hors réfugiés palestiniens. Une annonce que The Independent perçoit comme la manifestation d’un paradoxe: les Etats se montrent de plus en plus réticents à accueillir des populations perçues comme une menace pour leur sécurité. Des hommes, des femmes et des enfants qui sont pourtant les premières victimes de la violence, notamment terroriste.
Cette violence terroriste est subie par une partie du Nigéria, dont le président Muhammadu Buhari participe au sommet contre la corruption qui se tient aujourd’hui à Londres. A cette occasion, il a répondu à David Cameron, surpris par des caméras de télévision en train de confier à la reine Elisabeth qu’il considérait le Nigéria comme «l’un des pays les plus corrompus au monde». Réponse, donc, de Muhammadu Buhari, selon le journal nigérian Today: «Je ne demande pas d'excuses au Premier ministre britannique», mais plutôt «le retour d'actifs frauduleux cachés au Royaume-Uni par des Nigérians». La corruption au Nigeria? «Un secret de polichinelle», ironise The Punch, qui juge un peu courte la réponse de son président et dit ne pas beaucoup croire à son discours anti-corruption, ni à sa façon d’opposer le Nigéria du passé, où ces pratiques avaient cours à celui d’aujourd’hui, présenté comme délivré de ce fléau.
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