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Le nouveau système antimissile américain est opérationnel en Roumanie

Le nouveau système antimissile américain en Roumanie a été inauguré jeudi. Il doit permettre à l’Otan de compléter son arsenal défensif. Ce dispositif inquiète la Russie qui dénonce une menace sur l’équilibre des forces.

Le bouclier antimissile de l'Otan grignote du terrain dans l'Est de l'Europe. Jeudi 12 mai, le système de défense américain de Deveselu, dans le sud de la Roumanie, est devenu opérationnel.

Formé de missiles intercepteurs de type SM-2, ce système défensif sera officiellement intégré dans le bouclier antimissile de l'Otan lors du sommet de Varsovie, en juillet.

Selon Frank Rose, le secrétaire d'État américain adjoint de l'Otan, le dispositif, associé "aux navires dotés de capacités de défense antimissile déployés en Méditerranée, marque une avancée importante dans la défense de l'Otan contre des menaces [...] émanant d'au-delà de la zone euro-atlantique".

L’ambassadeur américain auprès de l’Otan, Douglas Lute, a ajouté que le site roumain devait permettre à l’Otan d’acquérir pour la première fois la capacité de respecter l'article 5 du traité de l'Alliance. Cet article stipule que si un pays de l'Otan est victime d'une attaque, chaque membre de l'Alliance atlantique doit considérer cet acte comme une attaque dirigée contre l'ensemble des membres, et doit prendre les mesures nécessaires pour venir en aide au pays visé.

S’il rassure les pays membres de l’Otan, ce bouclier antimissile inquiète depuis plusieurs mois la Russie. Pour Moscou, il menace l'équilibre des forces stratégiques et la Russie elle-même.

Inquiétudes russes

Mercredi, le ministère russe des Affaires étrangères a estimé que le dispositif, qui comprend un radar, des intercepteurs et du matériel de communication, violait le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire.

Frank Rose et Douglas Lute ont souligné que ce système "n'est pas dirigé contre la Russie et n'a pas la capacité technique de menacer le système dissuasif stratégique nucléaire" de ce pays.

"La Russie a, à de nombreuses reprises, exprimé des inquiétudes" quant à ce bouclier, affirmant qu'il s'agissait d'une menace à son encontre, "mais rien n'est plus loin de la vérité", a assuré le secrétaire d’État.

Le site de Deveselu, qui a coûté environ 800 millions de dollars et dont les travaux ont commencé en octobre 2013, fait partie de la deuxième phase de ce projet, après le déploiement d'un radar en Turquie et de quatre navires Aegis dotés de capacités de défense antimissile à Rota, en Espagne.

La troisième phase vise la mise en place d'un système de défense antimissile en Pologne. Les travaux sur le site de Redzikowo, qui débutent vendredi, devraient être achevés fin 2018.

Lancé en 2010, le projet de bouclier antimissile de l'Otan, basé essentiellement sur la technologie américaine, vise le déploiement progressif d'intercepteurs de missiles et de puissants radars dans l'est de l'Europe et en Turquie.

Avec AFP et Reuters