Quatre gendarmes ont été tués mercredi 11 mai, dans un attentat kamikaze perpétré dans la région de Tataouine, dans le sud de la Tunisie, pendant une opération anti-terroriste.
Au cours d'une opération anti-terroriste menée mercredi 11 mai à El Maouna, dans le gouvernorat de Tataouine, dans le sud de la Tunisie, un kamikaze s’est fait exploser, tuant quatre gendarmes. Quelques heures plus tôt, une vaste descente anti-terroriste avait été organisée à Mnihla, dans la banlieue de Tunis.
L'opération que les unités de la Garde nationale menaient lors de l'attentat était en lien avec celle effectuée le matin même à Mnihla, a annoncé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. Les agents avaient été informés de la présence "d'un groupe terroriste retranché dans des maisons abandonnées" à El Maouna, poursuit le communiqué.
"Des unités de la Garde nationale se sont rendues sur place et des échanges de tirs se sont produits avec deux éléments terroristes. Un terroriste a été abattu tandis que l'autre a actionné sa ceinture d'explosifs, tuant deux officiers et deux agents de la Garde nationale", précise le communiqué, indiquant que "des kalachnikovs, des grenades, des pistolets et des munitions" ont été saisis par les autorités.
Opérations anti-terroristes régulières
Les forces de l'ordre lancent régulièrement des opérations contre les jihadistes, responsables de plusieurs attentats meurtriers et d'attaques contre les soldats et les policiers dans le pays. D'après le ministère, les suspects recherchés mercredi matin à Mnihla, "venus de diverses régions" de Tunisie, "s'étaient rassemblés dans la capitale pour préparer des opérations terroristes simultanées".
Lors de l’opération policière, qui a duré près de deux heures, des échanges de tirs ont été entendus par les habitants du quartier. Deux jihadistes ont été tués et 16 arrêtés. "Les jihadistes n'étaient pas du quartier. Nous ne les connaissions pas, ils ont loué la maison récemment", a témoigné anonymement une voisine à l’AFP.
La Tunisie fait face depuis sa révolution en 2011 à un essor de la mouvance jihadiste. Elle a été le théâtre en 2015 de trois attentats majeurs revendiqués par le groupe Etat islamique (EI), qui ont fait 72 morts. Le 7 mars, des dizaines de jihadistes armés ont attaqué des installations sécuritaires à Ben Guerdane, ville frontalière de la Libye. Treize membres des forces de l'ordre et sept civils sont morts ; 55 extrémistes ont été tués.
Surveillance quotidienne
Les autorités tunisiennes annoncent régulièrement le démantèlement de cellules "terroristes". L'auteur de l'attentat suicide contre un bus de la garde présidentielle le 24 novembre 2015 à Tunis, qui a fait 12 morts, a été identifié par les autorités comme un vendeur ambulant de Mnihla.
La Tunisie compte des milliers de ressortissants dans les rangs d'organisations extrémistes en Irak, en Syrie et en Libye voisine, ce qui en fait un des principaux pays touchés par le phénomène. Lundi, le ministère de l'Intérieur a affirmé que près de 2 000 personnes avaient été empêchées durant le premier trimestre 2016 de rejoindre, depuis la Tunisie, des organisations jihadistes dans les zones de conflit.
Ces personnes, majoritairement des jeunes âgés de 20 à 23 ans, sont sous surveillance quotidienne, a indiqué le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Yasser Mesbah.
Avec AFP