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La procédure de destitution de la présidente brésilienne Dilma Rousseff se poursuit finalement, mardi, après une série de rebondissements et une vaine tentative du président de l'Assemblée pour la suspendre.

Le feuilleton Dilma Rousseff n’est pas terminé. Waldir Maranhao, président par intérim de la Chambre des députés brésiliens, est revenu mardi 10 mai sur l'annulation, la veille, du vote du 17 avril validant la procédure de destitution entamée à l'encontre de la présidente Dilma Rousseff, qui devrait donc suivre son cours et mener mercredi à sa suspension.

L'accusant de "jouer avec la démocratie", Renan Calheiros, son homologue du Sénat, a annoncé que le vote prévu mercredi à la chambre haute serait maintenu. Il devrait, sauf surprise improbable, se solder par le renvoi devant la justice et la suspension immédiate de la présidente, soupçonnée d'avoir falsifié les comptes publics pour faciliter sa réélection en 2014.

Les partisans de Dilma Rousseff ont commencé à se mobiliser mardi à Sao Paulo et à Brasilia, où la circulation a été bloquée par endroits. Le Parti des travailleurs, dont Dilma Rousseff est issue, et plusieurs syndicats ont appelé à une grève nationale.

Lundi, Waldir Maranhao avait fait état d'irrégularités lors de ce scrutin, au cours duquel les députés s'étaient majoritairement déclarés favorables à une destitution de la présidente. Et d'appeler de ses voeux la tenue d'un nouveau vote sur la question.

Dilma Rousseff a paru surprise d'apprendre l'annulation par Waldir Maranhao du vote des députés, annoncée alors qu'elle prononçait un discours au palais présidentiel. L'assistance a vivement acclamé la nouvelle, mais la présidente a préconisé la prudence. "Ce n'est pas officiel, et je n'en connais pas les conséquences, aussi restons prudents", a-t-elle recommandé.

Et pour cause, quelques heures plus tard, le président du Sénat, Renan Calheiros, a annoncé qu'il rejetait la décision du président de la chambre basse et maintenait son scrutin, prévu cette semaine, pour décider si Dilma Rousseff doit ou non être renvoyée devant la justice.

Alors vice-président de la chambre des députés, Waldir Maranhao, contrairement aux autres élus de son Parti progressiste (centre droit), avait voté le 17 avril contre une
destitution de Dilma Rousseff. Il a succédé le 5 mai à titre intérimaire à la présidence de la chambre des députés à Eduardo Cunha, démis de ses fonctions par la Cour suprême pour corruption.

Implacable adversaire de Dilma Rousseff, Eduardo Cunha, celui-là même qui avait initié la procédure en destitution, a été suspendu par la justice de ses fonctions de président de la Chambre des députés pour entrave aux enquêtes le visant dans le cadre du scandale de corruption Petrobras.

Avec Reuters