
Des informations issues des "Panama Papers" et concernant des dizaines de milliers de sociétés-écrans ont été mises en ligne lundi par le Consortium international des journalistes d'investigation. Objectif : obtenir l'aide du public.
Le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) lève une partie du voile sur les "Panama Papers", lundi 9 mai. En mettant en ligne une base de données de quelque 214 000 sociétés-écrans et particuliers disséminés dans 21 paradis fiscaux, l’organisation joue la transparence vis-à-vis du public et espère obtenir l’aide de citoyens du monde entier afin de débusquer de nouveaux scandales en matière d’évasion fiscale. Objectif : "permettre à la société civile d'obtenir les informations de base sur les 'Panama Papers'", explique Gerard Ryle, le directeur de l’ICIJ.
Chaque internaute peut ainsi désormais consulter cette base de données fondée sur les millions de documents du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca, où figurent notamment le Premier ministre islandais récemment contraint à la démission, Sigmundur David Gunnlaugsson, et l'ex-ministre français du Budget Jérôme Cahuzac, emporté par un scandale d'évasion fiscale en 2013.
Mais cette base de données ne rend toutefois que partiellement compte des quelque 11,5 millions de documents des "Panama Papers" qui n'ont, d'après l'ICIJ, pas encore livré tous leurs secrets.
Tuyaux
"Il y a tellement de documents. C'est impossible de savoir ce que vous ratez jusqu'à ce que vous trouviez quelque chose", assure Gerald Ryle, ancien journaliste d'investigation en Australie et en Irlande. "Les gens vont trouver des noms importants que nous avons ratés. Ils pourront contacter l'ICIJ et nous transmettre des tuyaux."
Son organisation, basée à Washington, en a fait l'expérience après avoir mis en ligne des bases de données sur les précédents scandales des "Offshore Leaks" et des "LuxLeaks", sur des accords fiscaux secrets entre les multinationales et le Luxembourg. Plus de 500 "tuyaux" étaient alors parvenus à l'ICIJ.
Les "Panama Papers" ont éclaboussé des chefs d'État en Argentine, Ukraine et Russie mais également des stars du football (Lionel Messi) ou du cinéma (Pedro Almodovar), soulevant une onde de choc qui a contraint la communauté internationale à passer à l'action.
Mi-avril, les grandes puissances du G20 ont promis de dresser une nouvelle liste noire des paradis fiscaux non-coopératifs en l'assortissant de sanctions, et de tenter de lever le voile sur le secret entourant les sociétés offshore.
Avec AFP