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Syrie : multiplication des réunions diplomatiques face à la reprise des combats

Alors que les combats se poursuivent en Syrie malgré le cessez-le-feu, que ce soit à Alep ou à l'est de Damas, les grandes puissances enchaînent les réunions diplomatiques pour tenter de trouver une issue au conflit.

Les raids de l'aviation syrienne et les combats ont repris, mercredi 4 mai, dans la Ghouta orientale, un bastion rebelle à l'est de Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).  Au moins 22 frappes ont visé cette plaine agricole, où les combats se concentrent sur Deir al-Assafir, a indiqué l'ONG. Aucun bilan de victimes n'était disponible dans l'immédiat après la reprise des hostilités.

Moscou et Washington, respectivement parrains du régime et des rebelles, avaient abouti la semaine dernière à un "gel" des hostilités de 24 heures reconduit deux fois pour la Ghouta orientale et la province occidentale de Lattaquié. Dans cette dernière province, les armes restaient silencieuses mercredi.

Le "régime du silence", un gel temporaire des hostilités, avait été décidé la semaine dernière pour donner une nouvelle vie au cessez-le-feu établi par la Russie et les États-Unis le 27 février et qui a volé en éclats.

John Kerry menace Bachar al-Assad de "répercussions"

Face à une situation qui semble laisser peu de place à un règlement du conflit en Syrie, les puissances mondiales continuent de multiplier les réunions.

L'Allemagne, la France, l'ONU et l'opposition syrienne devaient discuter mercredi à Berlin, avant une réunion du Conseil de sécurité à New York, des moyens de rétablir le cessez-le-feu à Alep.

La Russie a déclaré espérer un cessez-le-feu "dans les prochaines heures" à Alep, où la violence fait rage depuis deux semaines. Le chef de la diplomatie américaine John Kerry a lui menacé le président syrien Bachar al-Assad de "répercussions" si la trêve actuellement discutée entre Washington et Moscou n'était pas respectée.

Réunion lundi à Paris avec l’Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie et les EAU

De retour de Moscou où il a fait pression en vue d'une cessation des hostilités, l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, devait pour sa part rencontrer à Berlin dans l'après-midi les ministres français et allemand des Affaires étrangères ainsi que le coordinateur de l'opposition syrienne Riad Hijab.

"On cherche à remobiliser les uns et les autres. Et c'est une bonne occasion d'entendre Hijab, de lui apporter notre soutien", a expliqué une source diplomatique européenne au sujet de la réunion prévue pour 14 h 00 GMT, notant qu'à Alep "les hostilités n'ont repris qu'à l'initiative du régime". Mais "un cessez-le-feu, ça dépend vraiment des Russes", a admis cette source.

Alep "est à la Syrie ce que Sarajevo était à la Bosnie", a estimé l'ambassadeur français auprès des Nations unies, François Delattre, alors que la France a par ailleurs annoncé mercredi une nouvelle initiative.

Paris accueillera en effet lundi 9 mai une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays soutenant la reprise des négociations pour un accord de paix en Syrie, comme l'Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie et les Émirats arabes unis, et l’opposition démocratique syrienne, a annoncé le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll.

Ce dernier a expliqué que la France soutenait "toutes les initiatives qui seront prises pour favoriser la reprise des négociations". "Il y aura avant la fin de la semaine une réunion" entre l'Allemagne, la Grande-Bretagne et la France, "avec comme sujet cette question de la Syrie", a-t-il précisé.