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"L'interminable chaos irakien"

Au menu de cette revue de presse française, mardi 3 mai, la crise politique en Irak, la traque des journalistes syriens par l’organisation Etat islamique en Turquie, où le président Erdogan dit mettre les bouchées doubles pour faire exempter ses compatriotes de visas d’entrée dans l’UE. Et Leicester, champion de la Premier League.

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On commence cette revue de presse internationale en Irak, qui traverse depuis plusieurs semaines une grave crise politique.
Cette crise a commencé lorsque que le Premier ministre Haïder Al-Abadi a annoncé, début février, vouloir remplacer les ministres affiliés aux partis ethniques et confessionnels par des technocrates plus à même, selon lui, de mettre en œuvre les réformes anticorruption nécessaires au redressement économique. Une situation troublée qui s’est manifestée par l’occupation, samedi, du parlement irakien situé dans la très sécurisée zone verte de la capitale, par des partisans chiites de Moktada al-Sadr. The New York Times évoque un événement «symbolique» dont les répercussions seraient difficiles à mesurer, étant donné la «volatilité» de la politique irakienne - d’autant plus difficiles à prévoir que nul ne sait si Moktada Al-Sadr a l’intention ou non de soutenir le projet d’Haïder Al-Abadi – hypothèse peu probable, selon le journal, qui explique qu’il s’agit là pourtant de la seule option qui permettrait à l’Irak de reconquérir les territoires conquis par les djihadistes. Un pessimisme partagé par le quotidien panarabe basé à Londres Asharq Al Awsat, dont le dessin montre un gouvernement irakien qui ne parvient pas à contenir la crise politique en cours.
Cette crise alimente les critiques du Wall Street Journal à l’égard de l’Administration Obama. Le journal, qui raille la façon dont son gouvernement s’est enorgueilli de ses récents succès face à l’organisation Etat islamique, et prédit sa victoire toute proche, dénonce une nouvelle fois ce matin la stratégie de Barack Obama et sa décision de retirer les troupes américaines d’Irak dès la fin 2011. Un retrait qui aurait réduit à peau de chagrin l’influence américaine dans le pays, et laissé le champ libre à l’influence iranienne. «Les visites répétées du vice-président Joe Biden ne suffiront pas à compenser la présence sur le terrain de 5 à 10 000 soldats», fustige The Wall Street Journal, qui dénonce aussi la montée en puissance trop graduelle du dispositif américain contre le groupe Etat islamique. «Au moment où Barack Obama quittera la Maison Blanche, il n’aura pas vaincu les djihadistes, et la majeure partie du Proche-Orient sera dans le chaos - ce chaos, c’est son successeur qui va en hériter, et il semble que personne ne semble disposer d’un meilleur plan. Bonne chance le 20 janvier prochain» - la date à laquelle le prochain président américain sera désigné.
Situation chaotique également en Syrie, où le groupe Etat islamique pourchasse toujours les journalistes. Beaucoup d’entre eux ont été contraints de se réfugier en Turquie, rappelle Le Figaro, qui rapporte qu’en Turquie, aussi, ils se restent poursuivis par l’organisation. Alors que plus de 2 millions et demi de leurs compatriotes y ont aussi trouvé refuge, les journalistes syriens n’y sont plus à l’abri, comme en témoigne l’assassinat il y a trois semaines, de l’un d’eux, Zaher al-Shurqat, abattu en plein centre de Gaziantep, une ville turque à proximité de la frontière nord de la Syrie, d’une balle dans la tête. La Turquie qui a obtenu, en échange de l’accord sur les migrants conclu avec l’Union européenne, la fin des visas pour ses ressortissants. D’après Le Parisien, le président Erdogan demande à ce que cette contrepartie entre en vigueur dès le mois de juin. U ne étape clé doit être franchie demain à Bruxelles, où la Commission a prévu de présenter son rapport sur les progrès accomplis par Ankara, et dire si oui ou non le pays remplit les conditions requises pour bénéficier de cette exemption, qui devrait permettre aux Turcs de partir en vacances ou en voyage d’affaires sans avoir besoin d’un visa.
Un mot de football pour terminer. Pour la première fois de son histoire et après avoir défié tous les bookmakers, voici Leicester sacré champion de Premier League - une victoire saluée, bien sûr, par la presse locale, quoiqu’avec sobriété. «Champion», titre simplement ce matin The Leicester Mercury.
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