La quatrième journée d'action contre la Loi travail et les manifestations qui ont dégénéré dans plusieurs villes de France dominent dans les journaux, ce vendredi 29 avril. Comme lors des précédentes journées, des échauffourées ont éclaté à Paris, mais aussi à Nantes, à Rennes ou encore à Lyon.

Pour Le Parisien, c’est désormais "la loi de la violence" qui sévit, avec des casseurs qui utilisent la manifestation pour en découdre avec les forces de l’ordre. Ils appartiennent à des tendances diverses : anarchistes, libertaires, antifascistes qui veulent affirmer leur opposition à l'état d'urgence… Avant, ils attendaient la fin de la journée pour sortir du rang. Aujourd'hui, ils sont en tête du cortège pour s'en prendre aux directement aux policiers.

À droite, Le Figaro fait le même bilan et titre sur les 24 policiers blessés, dont trois grièvement. L'un d'eux souffrirait même d'une fracture au crâne. Dans son édito, le quotidien dénonce des violences inadmissibles en marge des défilés et un gouvernement qui cède à la rue.

À gauche, L'Humanité accuse au contraire le gouvernement de "perdre son sang-froid". Pour le journal de Jean Jaurès, les violentes charges policières étaient coordonnées, préparées : elles avaient donc été autorisées en haut lieu.

"Cauchemar pour tous" place de la République

Toujours contre la loi El Khomri, le mouvement Nuit Debout est aussi à la une de la presse ce matin. Libération s'interroge sur l’avenir de ce mouvement qui a débuté il y a un mois place de la République, à Paris. Bâti sur le refus de toute hiérarchie, le mouvement hésite à se structurer pour perdurer… Mais pour la plupart des participants, il faut au contraire que "le mouvement reste souple".

L'Opinion est beaucoup moins élogieuse. Dans son édito, le journal libéral dénonce certains idéaux de Nuit Debout, comme l'abolition des loyers ou l'expropriation des grandes fortunes… Elle accuse aussi le gouvernement d'avoir toléré plusieurs épisodes violents place de la République, en plein état d’urgence. Pour le journal de Nicolas Beytout, il serait temps de mettre fin à ce doux rêve qui dure depuis un mois et qui risque de se transformer en "cauchemar pour tous".

L'équipe de foot du FLN

Dans les pages culture du Parisien, un album de bande dessinée qui allie histoire, politique et football. Le quotidien consacre une page entière à cette BD intitulée "Un maillot pour l'Algérie", qui vient de remporter le prix de la Biennale du livre d'histoire à Pontivy. Elle relate le parcours de douze footballeurs algériens qui, en 1958, disparaissent du territoire français, alors qu'on est à la veille de la Coupe du monde et que certains d'entre eux doivent y participer.

Ces footballeurs ont en fait franchi clandestinement les frontières et répondu à l'appel du FLN pour former la toute première équipe d'Algérie et remporter plus de 80 matches. Plus tard, certains reviendront jouer en France, comme Rachid Mekloufi à St-Étienne, mais seulement une fois l'indépendance de leur pays proclamée.