
Salariés, étudiants et lycéens sont à nouveau appelés à manifester jeudi contre le projet de Loi travail par des syndicats déterminés à maintenir la pression jusqu'au retrait du texte. Des perturbations sont à prévoir dans les transports.
Pour la quatrième fois en moins de deux mois, salariés, étudiants et lycéens s’apprêtent à battre le pavé à travers la France et à cesser le travail, jeudi 28 avril, contre le projet de Loi travail de la ministre Myriam El Khomri, à l’appel de sept syndicats (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL et Fidl).
"Gagner le retrait du projet de Loi travail est possible", a affirmé l'intersyndicale qui a appelé mercredi à "renforcer les mobilisations" à quelques jours du début du débat parlementaire, fixé au 3 mai. À Paris, la manifestation partira de Denfert-Rochereau à 14h00 en direction de la place de la Nation.
Après les premiers cortèges du 9 mars, le 31 mars entre 390 000 personnes selon les autorités, et 1,2 million selon les syndicats, avaient défilé pour exiger le retrait du projet de loi, lors de manifestations émaillées de violences. Cette participation a ensuite nettement baissé le 9 avril – un week-end pendant les vacances scolaires.
La journée de jeudi, qui tombe aussi pendant les congés scolaires à Paris, sera suivie d'un 1er-Mai également focalisé sur le projet de loi. Mot d'ordre : le retrait pur et simple d'une réforme perçue comme trop favorable aux employeurs, et facteur de précarité pour les salariés, notamment les jeunes.
Vols annulés à Orly, retardés à Roissy
Le projet de loi décrié de la ministre du Travail, Myriam El Khomri, vise à donner plus de souplesses aux entreprises, notamment en matière d'aménagement du temps de travail, et à clarifier les règles de licenciement économique. Le gouvernement espère ainsi lever la "peur de l'embauche" des petits patrons et, à long terme, favoriser l'emploi.
Face au tollé suscité par la première version du texte, il en a retiré les mesures les plus contestées comme le plafonnement des indemnités prud'homales en cas de licenciement abusif. Mais pour les syndicats il reste une "ligne rouge" : "l'inversion de la hiérarchie des normes" permettant à un accord d'entreprise de primer sur un accord de branche même s'il est moins favorable.
Dans le ciel comme sur les rails, les perturbations attendues devraient être assez limitées. À Orly, 20 % des vols seront annulés et à Roissy "il y aura très probablement des retards mais pas d'annulation de vols", a indiqué l'aviation civile.
Concernant les transports publics franciliens, la RATP a fait savoir que le trafic sera normal jeudi sur les lignes de métro et du RER A, mais "perturbé" sur le RER B. La RATP prévoit en outre un trafic "quasi normal" pour les bus et tramways. De son côté, la SNCF, dont le trafic a été fortement perturbé par une grève unitaire mardi, a indiqué que "plus de 90 % des trains rouler(aient) sur l'ensemble du pays" jeudi. La compagnie ferroviaire prévoit un trafic normal sur les lignes internationales, les TGV, ou encore les RER C et D en région parisienne.
"Tout le monde peut venir", y compris Nuit Debout
La contestation anti-loi travail s'est élargie depuis le 31 mars avec le mouvement Nuit debout qui continue d'occuper la place de la République à Paris, et mobilise dans d'autres villes à travers la France sur le thème de la "convergence des luttes". À cela est venue se greffer la colère des intermittents du spectacle, qui menacent de perturber les représentations du théâtre de l'Odéon à Paris et les prochains festivals pour défendre leur régime spécifique d'assurance chômage, mais aussi pour s'opposer à la Loi travail.
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"Tout le monde peut venir", jeudi, y compris Nuit Debout, a déclaré Jean-Claude Mailly, le leader de FO, ajoutant : si la journée du 28 avril est "réussie, cela va peser".
Les opposants au projet de loi entendent aussi faire du 3 mai "un nouveau temps fort" pour demander aux parlementaires de "rejeter" le texte de Myriam El Khomri. Et ils promettent d'autres rendez-vous si le projet n'est pas retiré.
Avec AFP