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En raison d’une grave crise énergétique doublée de tensions économiques et politiques, le président vénézuélien Nicolas Maduro a ordonné mardi que les fonctionnaires ne travaillent plus que deux jours par semaine afin d’économiser l’électricité.

La crise énergétique que traverse le Venezuela est telle que le président vénézuélien Nicolas Maduro a ordonné mardi 26 avril que les fonctionnaires ne travaillent désormais que deux jours par semaine afin d’économiser l’électricité.

Les fonctionnaires ne se rendront plus à leur travail que le lundi et le mardi, a précisé le vice-président Aristobulo Isturiz depuis la centrale hydroélectrique de Guri, qui fournit 70 % de l'énergie électrique du pays et dont le niveau d'eau du barrage se trouve à un niveau anormalement bas. Il a également précisé que les élèves, de la maternelle au lycée, n’auront plus classe le vendredi.

Ces mesures sont les dernières en date d’une série d’annonces débutées la semaine dernière. Le gouvernement a ainsi annoncé que l'électricité serait coupée quatre heures par jour pendant 40 jours dans les dix États (sur 24) les plus peuplés, à l'exception de la capitale Caracas.

Il a aussi décrété un prochain changement de fuseau horaire de 30 minutes, la création de nouveaux jours fériés ou la réduction à six heures par jour du temps de travail dans les ministères.

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Les grands consommateurs de courant, dont les hôtels, doivent quant à eux pourvoir eux-mêmes à leurs besoins en électricité neuf heures par jour, ce qui a amené les centres commerciaux à réduire leurs horaires d'ouverture.

Procédure de référendum révocatoire

Selon le gouvernement socialiste, les 18 réservoirs d'eau du Venezuela souffrent de la sécheresse provoquée par El Niño, phénomène météorologique particulièrement virulent en Amérique latine.

Mais l'opposition, majoritaire au Parlement, accuse l'exécutif de ne pas avoir investi assez dans le réseau électrique pour faire face à la demande.

Le Venezuela, qui dispose des plus larges réserves pétrolières de la planète, est pénalisé par la chute des cours du brut qui apporte 96 % de ses devises.

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Cette crise se traduit par des pénuries de produits de première nécessité (dont Caracas ne peut plus payer l'importation), obligeant les Vénézuéliens à faire la queue pendant des heures devant les centres commerciaux et à supporter la pire inflation au monde, à 180 % par an en 2015.

Dans ce contexte, le président Maduro est soumis à une pression de plus en plus forte de l'opposition, qui a obtenu mardi une victoire symbolique : le Conseil national électoral (CNE) l'a autorisée à rassembler des signatures pour déclencher la procédure de référendum révocatoire contre le président.

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L'opposition devra désormais récolter les signatures d'1 % des électeurs du pays (soit 197 978 personnes) pour franchir la première étape de la procédure.

Dans un deuxième temps, il lui faudra en collecter quatre millions pour organiser le référendum sur un départ de Nicolas Maduro, au pouvoir depuis 2013.

Avec AFP