![Loi travail : nouveaux heurts dans plusieurs villes de France Loi travail : nouveaux heurts dans plusieurs villes de France](/data/posts/2022/07/21/1658396808_Loi-travail-nouveaux-heurts-dans-plusieurs-villes-de-France.jpg)
Manifestations, dégradations, heurts avec la police : les jeunes se sont de nouveau mobilisés jeudi contre la loi travail. Mais François Hollande, dont l'intervention sur France 2 a été huée place de la République, en a exclu le retrait.
Comme chaque soir depuis deux semaines, des centaines de personnes se sont réunies jeudi soir sur la place de la République, à Paris, devenue le point de ralliement du mouvement "Nuit debout". Quelques uns ont suivi l’interview de François Hollande, sur un écran installé à la hâte. Mais le président n’a pas trouvé pas les faveurs du public. "Ta gueule !" crient certains. "On n'attend rien de lui", disent Paul et Clémence, fidèles du mouvement.
Quand un électeur du Front National interpelle le président en plateau, c’en est trop pour les veilleurs de la République. Une manifestation se prépare. À la fin de l’émission, environ 300 manifestants, selon la police, quittent la place en criant leur intention de marcher vers l'Elysée. Rapidement déviés par un cordon de CRS, ils ont sillonné les 10e et 19e arrondissements, où des casseurs sont entrés en action, vandalisant vitrines, abribus et véhicules.
Des forces de police ont été déployées et les manifestants se sont dispersés par petits groupes. La police a ensuite indiqué avoir procédé à divers contrôles d'identité. "Des enquêtes sont d'ores et déjà en cours pour identifier les auteurs de ces faits et les traduire devant la justice", a assuré la préfecture de police dans un communiqué.
Ailleurs en France, des défilés à Nantes et Montpellier ont été émaillés d'incidents, certains manifestants s'en prenant violemment aux forces de l'ordre, saccageant des abribus et mettant le feu à des poubelles.
La loi travail "ne sera pas retirée"
Ces rassemblements nocturnes, qui se tenaient également dans plusieurs autres villes, étaient le point d'orgue d'une nouvelle journée de mobilisation contre le projet de loi travail. Plus tôt, des manifestants s'étaient déjà rassemblés devant le Musée de l'Homme où l'interview de François Hollande était enregistrée. Mais pas de quoi faire plier le président. Cette loi "ne sera pas retirée", a-t-il dit mais, ajoutant qu'il peut y avoir des "corrections" apportées lors du débat parlementaire.
À Paris, une manifestation avait déjà réuni dans l'après-midi 1 700 personnes. Des échauffourées avaient éclaté durant une vingtaine de minutes sur la place de la République, des manifestants cagoulés jetant chaises, bâtons et bouteilles en direction des CRS, qui ont riposté avec des charges et du gaz lacrymogène. Sept CRS avaient alors été légèrement blessés ainsi que quatre manifestants, selon la Préfecture de police (PP).
Les jeunes continuent de manifester pour réclamer le retrait du projet de loi travail, qu'ils accusent d'aggraver leur précarité, malgré des annonces faites lundi par le gouvernement en faveur de leur insertion professionnelle. "Les mesures annoncées par Manuel Valls sont une goutte d'eau", estime Juliette, étudiante à l'université Paris-8. En visite jeudi matin à Mantes-la-Jolie, le Premier ministre a été accueilli par une cinquantaine de manifestants, écartés sans ménagement par les forces de l'ordre.
Avec AFP