Après 20 ans de carrière, la star de la NBA Kobe Bryant (Los Angeles Lakers) a joué son dernier match, mercredi. Une prestation magistrale pour ce compétiteur hors pair, qui a quitté les parquets en inscrivant la bagatelle de 60 points face à Utah.
Après 20 ans de carrière en NBA, Kobe Bryant n'aurait pas pu rêver d'adieux plus réussis. Devant les 18 000 spectateurs du Staples Center en adoration et des millions de téléspectateurs déjà nostalgiques, l'immense star des Los Angeles Lakers a marqué 60 points mercredi, à 37 ans, à l'occasion du 1 566e et dernier match de sa carrière sous les couleurs pourpre et or de son club de toujours.
Tout un symbole : pour sa dernière apparition sous le maillot des Lakers, Bryant a défié le temps et livré sa meilleure prestation de la saison avec un total hallucinant de 60 points.
Contre Utah Jazz (101-96), il a offert à son équipe la 17e victoire d'une saison catastrophique et a montré une énième et ultime fois pourquoi il était un phénomène de la NBA, dans la lignée de Kareem Abdul-Jabbar ou Michael Jordan, un géant du sport mondial, sans doute plus révéré en Europe et en Chine que dans son propre pays.
Depuis qu'il a annoncé le 29 novembre 2015 que la saison 2015-16 serait la vingtième et dernière de sa carrière, l'emblématique numéro 24 des Lakers a eu le temps de faire ses adieux à la NBA.
Il a ainsi été acclamé dans les salles où il a été autrefois détesté, à San Antonio, Boston ou Détroit, il a reçu de la part des équipes qu'il a affrontées des cadeaux comme un maillot de son lycée de Lower Merion à Philadelphie, un séjour dans la Napa Valley à Oakland ou des skis et un forfait illimité à Salt Lake City.
Le discours historique de Magic Johnson
Mais rien ne pouvait le préparer à l'émouvante cérémonie qui a été donnée en son honneur, avant le coup d'envoi de son dernier match. Après une vidéo retraçant son palmarès et montrant ses plus beaux exploits, comme ses 81 points marqués en 2006, Magic Johnson lui a rendu un vibrant hommage.
"Nous sommes là pour célébrer 20 années de grandeur, 20 années d'excellence, un joueur qui n'a jamais triché et qui a offert à cette équipe cinq titres : tu es tout simplement le meilleur Laker de l'histoire", a déclaré Johnson sous un tonnerre d'applaudissements.
Après l'hymne américain joué à la façon de Jimmy Hendrix par Flea, le bassiste des Red Hot Chili Peppers - un supporteur acharné des Lakers - Bryant a enfin pu débuter son dernier match sous les acclamations de "son" public, dont un parterre de célébrités comme l'acteur Jack Nicholson, l'ancien footballeur David Beckham et le rappeur Jay-Z, à chaque fois qu'il a eu le ballon en mais.
Et il leur a offert un incroyable festival, l'un de ces matchs qui resteront dans les mémoires. En première période, il a ainsi marqué 15 des 19 points de son équipe avec un récital d'actions qui ont fait sa célébrité, dont un fadeaway, un improbable circus shot et un insolent panier à trois points.
Un dernier record
Puis il a électrisé un peu plus le Staples Center durant les troisième et quatrième périodes lorsqu'il a atteint successivement 40 points, puis 50 points, pour la 25e fois de sa carrière, et enfin, dans la plus grande hystérie, 60 points en 42 minutes de jeu, comme à ses plus belles heures.
Fils d'un ancien joueur de NBA, Joe Bryant, le prodige, passé directement d'un lycée de Philadelphie aux parquets de la NBA à 17 ans, a accumulé cinq bagues de champion (2000, 2001, 2002, 2009 et 2010), un trophée de meilleur joueur (2008), deux titres de meilleur marqueur (2006, 2007) et 18 participations au All Star Game, le match des étoiles.
Le troisième meilleur marqueur de l'histoire, avec plus de 33 643 points en saison régulière, a vu la fin de son règne perturbé par des blessures graves (rupture d'un tendon d'Achille en 2013, fracture du genou gauche en 2014 et déchirure de l'épaule droite en 2015), mais il a réussi sa sortie.
"C'est comme un rêve"
Les Lakers ne participeront certes pas aux play-offs pour la troisième saison de suite et doivent être totalement reconstruits, mais Bryant a fait bien mieux pour sa "der" que son modèle Michael Jordan qui a remporté, lui, six titres NBA avec Chicago.
Avec ses 60 points, il est parti sur un dernier exploit quand la légende des Chicago Bulls, pour ses adieux en avril 2003 sous le maillot de Washington, avait inscrit 15 points en 28 minutes.
"La fin parfaite aurait été de finir sur un titre de champion, mais je voulais réussir un show et donner le meilleur de moi même, c'était bien de le faire une dernière fois", a-t-il expliqué.
"J'ai du mal à croire que cela se soit passé comme cela, je suis en état de choc, c'est comme un rêve", a conclu "KB".
Avec AFP