
Au menu de cette revue de presse française, mardi 12 avril, le geste du gouvernement à 400 millions d’euros envers les jeunes., l’indignation de la droite et du patronat, et des témoignages de rescapés.
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A la Une de la presse française, ce matin, la surtaxation des contrats d’emploi à durée déterminée, annoncée hier par Manuel Valls, après sa rencontre avec les organisations de lycées et d’étudiants.
Cette mesure, destinée à calmer la fronde de la jeunesse contre la loi Travail, sera incluse dans un ensemble de dispositions dont le coût avoisinerait les 400 à 500 millions par an, d’après les Echos, qui expliquent que François Hollande cherche à «cajoler» la gauche. Une câlinothérapie perçue, en revanche, comme une déclaration de guerre par le patronat, qui menace, du coup, de boycotter les négociations en cours sur l’assurance-chômage. Commentaire des Echos: «A un an de (la) présidentielle, le chef de l’Etat se rappelle au bon souvenir d’une jeunesse dont il avait fait la grande priorité de son quinquennat et qu’il avait donné un peu le sentiment d’oublier. En faisant un geste financier envers les jeunes, après les fonctionnaires, le chef de l’Etat entend reconquérir un électorat qu’il a déçu». «Le doute n’est plus permis, écrit le journal: François Hollande est bien décidé à être candidat à un nouveau mandat présidentiel. Malgré une impopularité record et une absence toujours patente de résultats». «Manuel Valls s’est empressé d’affirmer que ces mesures avaient pour objectif de «répondre à des inquiétudes profondes»et non d’«éteindre une contestation», mais on a du mal à croire le premier ministre tout à fait sincère», doute la Croix, qui dit regretter cet «inutile marchandage», jugeant que l’épisode «paraît plutôt confirmer l’affaiblissement continu de l’autorité du gouvernement, qui, de concessions en concessions, est en train de dénaturer son projet (de réforme du Code du travail) sans pour autant lever les obstacles».
L’opposition, elle, fait part de son indignation. «Sur la loi El Khomri, Manuel Valls avait juré qu'il irait «jusqu'au bout». Sept semaines seulement après, c'est le calice de l'humiliation que le premier ministre doit boire jusqu'à la lie», ironise le Figaro, qui dénonce manque de «diversité» de cette contestation: «Plus d'étudiants de longue durée que de chômeurs de longue durée. Plus de jeunes des centres urbains que des périphéries déclassées», avant de conclure: «par ses annonces qui grèvent les finances publiques sans créer le moindre emploi, par sa fascination pour un mouvement qui pourtant le dédaigne, il est probable que le pouvoir se trompe tout simplement de jeunesse». «Abdication mortifère», prévient l’Opinion, tandis que l’Humanité se réjouit de voir les mouvements de jeunes «marquer des points», et la politique prendre sa place, «toute la place» - celle de la République, notamment, à Paris, de nouveau occupée par le mouvement «Nuit debout», après son évacuation, hier matin. Ses militants jugent en effet insuffisantes les concessions de Manuel Valls, et continuent d’exiger le retrait total de la loi El Khomri. «Valls nous donne des miettes, nous, on veut le sandwich», dit Léa, 19 ans, dans le Parisien.
Le gouvernement a aussi annoncé hier un geste en faveur des forces de l’ordre. 650 millions d’euros pour les policiers et les gendarmes, d’après le Parisien, toujours, qui se demande si l’exécutif «cherche (aussi) à apaiser la grogne naissante» de ces fonctionnaires, qui estiment être soumis à rude épreuve a vec l’instauration de l’état d’urgence et surtout le maintien de Vigipirate et de l’opération Sentinelle.
Pour terminer, je vous propose de jeter un cil à Libération, qui revient sur la détention, au Nigéria, des quelque 200 lycéennes enlevées il y a deux ans à Chibok, par Boko Haram. Libé a rencontré plusieurs rescapées, qui ont réussi à s’échapper. Rescapés, eux aussi, ces trois jeunes gens dont la Croix livre ce matin les témoignages. Trois mineurs isolés étrangers, qui sont parvenus à «renouer les fils d’une nouvelle vie en France».
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