logo

Pérou : Keiko Fujimori, la fille de l’ex-président emprisonné, est en tête de la présidentielle

La fille de l'ancien président péruvien emprisonné Alberto Fujimori a remporté lundi le premier tour de l'élection présidentielle au Pérou. Avec 38 % des voix, la candidate, favorite des sondages, ne peut cependant pas éviter un second tour.

Keiko Fujimori, la fille de l'ex-président Alberto Fujimori, largement controversé, est arrivée en tête du premier tour de l'élection présidentielle au Pérou avec 38,04 % des voix, selon des résultats partiels annoncés dans la nuit de dimanche à lundi.

Elle devrait affronter, le 5 juin au deuxième tour, l'économiste de droite Pedro Pablo Kuczynski, qui a raflé 25,48 % des voix, creusant l'écart avec la jeune parlementaire de gauche Veronika Mendoza, créditée de 16,22 %. Ces premières estimations officielles, basées sur le dépouillement de 20 % des résultats, ont été diffusés à 2h30 GMT par l'autorité électorale péruvienne (ONPE).

Le père de Keiko Fujimori a été condamné en 2009 à vingt-cinq ans de prison pour avoir commandité deux massacres perpétrés par un escadron de la mort en 1991-1992, dans le cadre de la lutte contre la guérilla du Sentier lumineux.

Un patronyme embarrassant

Le bilan de l'ex-président de 77 ans, également reconnu coupable de corruption, continue de diviser les Péruviens, et son ombre plane sur la trajectoire de sa fille, à la fois avantagée et desservie par son patronyme.

Signe du clivage des Péruviens face à Keiko Fujimori, candidate de droite de 40 ans : le hashtag #PrayForPeru (#PriezPourlePerou) figurait dans la soirée parmi les sujets les plus discutés sur Twitter dans le pays. Il rassemblait les critiques et les commentaires déçus face aux premiers résultats qui la plaçaient en tête.

Pour certains observateurs, la victoire au second tour est loin d’être assurée. "La grande question c'est : ‘Est-ce que Keiko Fujimori peut dépasser ce socle d'un tiers des votes ? N'est-ce pas aussi le toit ?’ Au deuxième tour, il peut y avoir des coalitions contre-nature pour barrer la route à quelqu'un", a déclaré Gaspard Estrada, directeur exécutif de l'Opalc, l'observatoire sur l'Amérique latine de SciencesPo Paris.

Favorite depuis des mois et misant sur un ambitieux plan sécuritaire, Keiko Fujimori (Fuerza Popular) avait commencé la journée en cuisinant, devant les caméras de télévision, des saucisses pour le petit-déjeuner familial, avant d'afficher un grand sourire au moment de déposer son bulletin dans l'urne, dans le quartier cossu de Surco (sud de Lima).

Avec AFP