
Le pape François a prôné, dans son "exhortation apostolique" sur la famille publiée vendredi, l'intégration dans l'Église des divorcés remariés, mais sans évoquer leur accès aux sacrements. Rien de nouveau en revanche sur les homosexuels.
Le pape François a en partie répondu aux attentes des divorcés remariés. Dans son "exhortation apostolique" sur la famille, publiée vendredi 8 avril, le souverain pontife a appelé à ce que les divorcés remariés soient intégrés dans l'Église, rejetant leurs condamnations définitives.
Cette "exhortation apostolique" sur la famille et le mariage était très attendue, après deux synodes (assemblées d'évêques) qui avaient en 2014 et 2015 illustré les profondes divisions de l'Église sur sa réponse aux évolutions sociétales.
Le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Mgr Georges Pontier, salue dans les directives du pape François "un texte qui colle vraiment à la réalité de la vie des gens".
Pas de sacrement en vue
"C'est vraiment une ouverture jamais faite auparavant [...] même s'il ne parle pas ouvertement de réintégration aux sacrements" des personnes remariées civilement, s’enthousiasme Monique Rouquié-Parriel, présidente de l'association française "Chrétiens divorcés - chemins d'espérance". "Nous sommes heureux que le pape prenne en compte la foi des personnes et leur situation concrète", a-t-elle poursuivi auprès de l'AFP.
Le pape François a en effet évoqué l'intégration dans l'Église des divorcés remariés, mais jamais évoquer leur accès aux sacrements. Une revendication pourtant chère aux catholiques divorcés mais remariés civilement. L'accès à la communion n'est à aucun endroit mentionné dans ce long texte de quelque 260 pages intitulé "Amoris Laetitia" ("La joie de l'amour").
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Pour l’heure, l'association "Chrétiens divorcés - chemins d'espérance" attend de "voir comment cela sera vécu dans les paroisses". "Mais le pape insiste tellement sur la réintégration et sur la miséricorde qu'il semble impossible que les pasteurs ne le suivent pas", prédit la responsable.
Statu quo pour les homosexuels
Le pape François a par ailleurs reconnu la valeur de certaines unions libres stables, que l'Église est appelée à prendre en compte. Les couples hétérosexuels en union libre ou mariés seulement civilement peuvent aussi être des "signes d'amour" à prendre en compte quand ils atteignent une "stabilité consistante à travers un lien public", ou lorsque leur union est "caractérisée par une affection profonde", a écrit le pape.
Les directives sur la famille maintiennent en revanche le statu quo pour les homosexuels, quasi-absents du texte, et dont l'Église catholique refuse toujours de reconnaître les unions. "En ce qui concerne le projet d'assimiler au mariage les unions entre personnes homosexuelles, il n'y a aucun fondement pour assimiler ou établir des analogies, même lointaines, entre les unions homosexuelles et le dessein de Dieu sur le mariage et la famille", écrit le pape dans son "exhortation apostolique" sur la famille.
Avec AFP