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"Loi Travail : déminage, épisode 2"

Au menu de cette revue de presse française, mercredi 6 avril, les nouvelles concessions du gouvernement sur la loi El Khomri, la suite des révélations "Panama Papers", les propos polémiques de Manuel Valls sur l’influence des salafistes, et une loi qui va pénaliser les clients de la prostitution

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À la une de la presse française, mercredi matin, les nouvelles concessions du gouvernement sur la Loi Travail.

Malgré une mobilisation en baisse, mardi, mais qui pourrait reprendre de plus belle le week-end prochain, l’exécutif s’apprête à nouveau à "lâcher du lest", d’après Libération, qui rappelle que les organisations de jeunesse seront reçues mercredi par les ministres du Travail, de la Ville et de l’Éducation, pour exposer à la fois leurs doléances, et leurs propositions. Libé annonce une "opération déminage", tandis que l’Humanité salue la mobilisation des jeunes - une jeunesse qui serait à la recherche "d’un autre avenir que la loi El Khomri", d’un autre "horizon" que celui de la précarité. Le gouvernement s’est engagé à leur offrir des compensations, notamment via l’extension de la "garantie jeunes", mais aussi à racheter les licences des taxis, soumis à la concurrence des VTC, ou encore à rembourser les détenteurs de vieux téléviseurs obligés de passer à la HD, la télévision haute définition - une façon de "monnayer" les réformes engagées, regrette l’Opinion, qui voit là "un aveu de faiblesse" du gouvernement.

Au menu, également, la suite des révélations des "Panama papers", avec la mise en cause de membres de l’entourage de Jean-Marie et Marine Le Pen. "Les Panama papers éclaboussent les Le Pen", résume le Parisien, qui rappelle que l’ex-majordome de Jean-Marie Le Pen, et un très proche de sa fille, Marine, sont mis en cause dans les documents du cabinet Mossack Fonseca. "Je n’ai rien à voir avec les Panama machin", a réagi le père, tandis que sa fille ironisait : "Si on avait du fric à l'étranger, ce serait une bonne nouvelle, on n'aurait pas à en solliciter". La patronne du FN a beau s’en défendre, ces révélations tombent on ne peut plus mal, alors que le parti est en pleine préparation de 2017. L’Humanité, boit, forcément, du petit lait : "À la faveur de ces révélations mondiales, les masques du conglomérat familial viennent de tomber!" : "Le double jeu du FN ne concerne pas que les idées. Pendant que Marine Le Pen dénonce à s’en époumoner "le pouvoir de nuisance de la finance mondialisée", les comptables de son parti détournent de l’argent à l’étranger. Mensonges idéologiques. Mensonges financiers. Tout est dit".

À noter aussi, la polémique déclenchée par Manuel Valls, qui a déclaré que les groupes salafistes "sont en tain de gagner la bataille idéologique et culturelle". Des propos qui ont amené la Croix à mener sa propre enquête, en France et en Belgique. D’après le journal, l’Hexagone compterait actuellement près de 140 lieux de prière salafistes, sur 2 500 mosquées. Des lieux de culte auxquels il faudrait ajouter des écoles, souvent primaires, hors contrat, mais aussi des instituts privés d’enseignement de l’arabe et du Coran, des associations de soutien scolaire ou sportives. D’après l’historien Rachid Benzine, si "le salafisme est loin d’avoir gagné la bataille, il est vrai qu’il est de plus en plus efficace sur le terrain". Sa force, selon lui, serait d’être "porté par des jeunes". D’après Le Figaro, le gouvernement s’inquièterait d’ailleurs de l’emprise grandissante des salafistes sur l’enseignement : "Les écoles musulmanes inquiètent" l’exécutif, assure le journal, qui affirme que l’Éducation nationale "tente de mettre de l’ordre dans le maquis des établissements hors contrat, en multipliant les inspections inopinées et en sollicitant des inspecteurs arabophones". Une inquiétude légitime, selon Le Figaro, qui juge néanmoins insuffisante la réponse du gouvernement, tandis que Libération rappelle au Premier ministre que "dans la bataille pour les principes universels, il faut aussi s’appuyer sur [les] musulmans qui les ont adoptés, de manière à bien séparer les intégristes et les autres".

On termine avec le vote prévu mercredi à l’Assemblée nationale d’une loi qui va pénaliser "l’achat d’acte sexuel". Les clients de la prostitution seront passibles d’une amende de 1 500 euros s’ils sont pris en flagrant délit, prévient le Parisien. M ais cette loi sera-t-elle vraiment appliquée?, s’interroge Le Figaro, auquel le syndicat Synergie Officiers a fait savoir qu’il était "hors de question pour des policiers en sous-effectifs et déjà surchargés de faire 'la police du bidet'".

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