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Le Parlement français vote la pénalisation des clients des prostituées

Après deux ans de débats houleux, le Parlement a adopté mercredi la proposition de loi socialiste renforçant la lutte contre la prostitution par la pénalisation des clients de prostituées. Ils encourront une contravention de 1 500 euros.

Les clients de prostituées seront passibles d'une contravention de 1 500 euros (jusqu'à 3 500 euros en cas de récidive) en France. Le Parlement a voté mercredi 6 avril la proposition de loi PS renforçant la lutte contre la prostitution, au terme de deux ans et demi de vifs débats.

>> Voir sur France 24 le webdoc "Mylène : plongée dans l'univers d'une prostituée "tradi" à Paris"

La France devient ainsi le cinquième pays européen à pénaliser les clients de prostituées, après la Suède, pionnière dès 1999, la Norvège, l'Islande et le Royaume Uni.

Approuvé par 64 voix contre 12 et 11 abstentions, le texte prévoit que les prostituées ne soient plus verbalisées pour racolage. Par ailleurs, si elles souhaitent arrêter leur activité, elles pourront bénéficier d'un accompagnement social, ainsi que d'un titre de séjour temporaire pour les étrangères.

"L'achat d'actes sexuels est une violence faite aux femmes"

Il s'agissait du quatrième et dernier passage de cette proposition de loi devant l'Assemblée. Si les députés ont donné un avis favorable au texte et ont eu le dernier mot, les sénateurs l’avaient eux rejeté.

Laurence Rossignol, la ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, s’est félicitée de l'adoption du texte, affirmant qu’à travers ce vote "la France affirme avec force que l'achat d'actes sexuels est une exploitation du corps et une violence faite aux femmes".

On compte entre 30 000 et 40 000 prostituées en France, selon les estimations officielles, dont 80 % sont d'origine étrangère et le plus souvent victimes de réseaux de proxénétisme et de traite.

Avec AFP