
Paris veut tirer au clair les accusations d'abus sexuels contre des soldats français en Centrafrique. C'est ce qu'a affirmé l'ambassadeur français auprès de l'ONU, dénonçant des faits "révoltants et odieux".
"Révoltants et odieux". C'est ainsi que François Delattre, ambassadeur français auprès de l'ONU a qualifié jeudi 31 mars les cas d'abus sexuels dont sont accusés certains soldats français en Centrafique.
"Les cas d'abus et d'exploitation sexuels allégués sont particulièrement révoltants et odieux", a expliqué François Delattre dans un communiqué. La France veut faire "toute la lumière" sur les accusations d'abus sexuels par ses soldats en Centrafrique, a-t-il également affirmé.
"Il est clair que si les faits étaient établis, des sanctions disciplinaires exemplaires seraient prononcées, en complément de la réponse pénale", a-t-il ajouté.
Ban Ki-moon "profondément choqué"
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'est dit de son côté "profondément choqué" par ces accusations d'abus sexuels, y compris de bestialité, commis par des soldats de la force française Sangaris et par des soldats de l'ONU, a rapporté son porte-parole jeudi.
L'ONU a ouvert une enquête sur ces nouvelles accusations "extrêmement troublantes".
Le Haut-commissaire aux droits de l'homme Zeid Ra'ad al-Hussein a qualifié jeudi à Genève de "révoltantes" ces allégations et a déclaré "qu'aucun effort ne doit être ménagé" dans l'enquête des Nations unies.
Les autorités françaises ont été informées qu'une équipe de l'ONU avait reçu des rapports faisant état de soldats français de Sangaris qui auraient forcé en 2014 des jeunes filles à avoir des rapports sexuels avec des animaux en échange d'une somme d'argent, a indiqué à l'AFP un responsable de l'ONU à New York.
La France avait envoyé sa force d'intervention Sangaris en Centrafrique en décembre 2013. Ces soldats ne font pas partie des Casques bleus de l'ONU mais le Conseil de sécurité les avait chargé d'aider au rétablissement de la paix dans le pays.
Outre la France, ces allégations concernent les contingents burundais et gabonais de la mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca) présents dans la région de Kémo entre 2013 et 2015.
Avec AFP