La Russie et les États-Unis sont tombés d'accord jeudi après des pourparlers à Moscou pour faire avancer ensemble le règlement politique du conflit en Syrie après un mois de cessez-le-feu.
À l'issue d'un tête-à-tête de quatre heures avec Vladimir Poutine au Kremlin, le secrétaire d'État américain, John Kerry, a assuré jeudi 24 mars que Moscou et Washington allaient s'efforcer dans les jours qui viennent d'amener le président Bachar al-Assad "à prendre les bonnes décisions" et à s'impliquer dans le processus de paix. Russes et Américains comptent tirer profit de la cessation des hostilités en cours en Syrie afin d'avancer dans le règlement politique d'un conflit qui dure depuis plus de cinq ans.
"La Russie va devoir se demander ce qu'elle doit faire pour aider M. Assad à prendre les bonnes décisions, mais nous sommes convenus aujourd'hui d'intensifier les efforts pour faire avancer le processus politique", a déclaré John Kerry.
Sans dire si la Russie allait ou non faire pression sur le président syrien, son homologue russe, Sergueï Lavrov, également présent lors des discussions de jeudi, s'est contenté d'annoncer qu'elle encouragerait toutes les parties à respecter les grands principes des discussions de Genève, menée sous l'égide de l'émissaire de l'ONU, Staffan de Mistura. "Le processus politique doit conduire les Syriens à se prononcer eux-mêmes sur ce qu'ils veulent pour leur pays", a-t-il souligné.
Pour Washington, le départ du président syrien est une condition pour que les négociations de paix menées à Genève aboutissent. Mais pour le Kremlin, seuls les électeurs syriens ont le droit de décider du sort du président syrien.
Consolider la trêve
John Kerry et son homologue russe ont par ailleurs promis de faire le nécessaire pour consolider la trêve entrée en vigueur le 27 février, permettant d'acheminer l'aide humanitaire et de libérer des détenus.
Ils sont tombés d'accord également sur l'organisation de négociations directes entre le régime syrien et l'opposition. "Nous nous sommes mis d'accord pour obtenir au plus vite le début de négociations directes entre la délégation gouvernementale et tout le spectre de l'opposition [syrienne]", a indiqué pour sa part Sergueï Lavrov.
Après le cycle qui s'est achevé jeudi, Staffan de Mistura table sur le 9 avril pour la reprise des négociations indirectes et souhaite qu'elles portent sur le processus de transition, point le plus épineux du dossier. "J'espère (...) que le prochain cycle de discussions ne portera pas à nouveau sur les principes – nous en avons suffisamment parlé. Il y a de nombreux points positifs, mais nous devons commencer à nous focaliser sur le processus politique", a-t-il déclaré jeudi à Genève, au dernier jour du cycle en cours.
Aucune des délégations ne s'est opposée au document qu'il a rédigé pour définir les principes directeurs des discussions, s'est-il félicité. Son objectif est donc de reprendre les discussions le 9 avril. Mais certains parties pourraient ne pas y participer avant le 14 avril, dans la mesure ou des élections législatives sont prévues le 13 en Syrie, a précisé le diplomate.
Avec AFP et Reuters