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Sept Iraniens poursuivis par les États-Unis pour piratage informatique

Les autorités américaines ont mis en accusation sept Iraniens pour piratage informatique visant des banques et un barrage pour le compte de Téhéran. Reste que Téhéran ne risque pas d'arrêter ces pirates pour le compte de Washington.

C'est une première : les États-Unis n'avaient encore jamais, jusqu'à jeudi 24 mars, accusé des ressortissants étrangers d'avoir, pour le compte d'un autre pays, piraté des infrastructures critiques. Avec Ahmad Fathi, Hamid Firoozi, Amin Shokohi, Sadegh Ahmadzadegan, Omid Ghaffarinia, Sina Keissar et Nader Seidik, Washington a franchi le pas.

Ces Iraniens sont accusés d'avoir lancé une série d'attaques informatiques contre des institutions financières et d'avoir pris le contrôle à distance d'un barrage, a annoncé la ministre américaine de la Justice, Loretta Lynch. Ils auraient visé les sites Internet de la Bank of America, du Nasdaq et du Dow Jones ou encore d'AT&T pour empêcher les clients d'avoir accès aux services en ligne de ces institutions.

"Contrôler les niveaux d'eau"

L'un de ces Iraniens aurait aussi réussi à prendre le contrôle du système informatique du barrage Bowman Avenue, à Rye (État de New York) pendant près d'un mois à la fin de l'été 2013. "Cet accès aurait permis de contrôler les niveaux d'eau et le flux hydraulique, faisant courir un danger clair et immédiat à la population", a indiqué Loretta Lynch. Mais le système permettant de manœuvrer le barrage hydraulique avait, à l'époque, été déconnecté du réseau informatique pour des travaux de maintenance.

Ces poursuites judiciaires inédites font écho à celles que le gouvernement américain avait lancées contre des ressortissants chinois, il y a deux ans. Mais à l'époque il s'agissait d'affaires d'espionnage industriel pour le compte de Pékin et non pas d'attaques informatiques à même de mettre à mal des infrastructures sensibles américaines.

Reste que Téhéran ne va probablement pas arrêter ces pirates informatiques pour le compte de Washington. Pour autant, les autorités américaines assurent que cette mise en accusation n'est pas seulement symbolique. James B. Comey, le directeur du FBI, a mis ces sept Iraniens en garde : "Le monde est petit et nous avons une bonne mémoire".

Avec AFP