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Attentats de Bruxelles : trois kamikazes identifiés, tous impliqués dans les attentats de Paris

Trois kamikazes des attentats de Bruxelles, tous liés aux attentats de Paris, ont été identifiés par les enquêteurs. Un quatrième homme, dont l'identité n'est pas connue, est en fuite et activement recherché. Un cinquième serait aussi recherché.

Les autorités belges ont identifié mercredi 23 mars trois kamikazes des attentats de Bruxelles, qui ont fait au moins 31 morts et 300 blessés à l'aéroport et dans le métro. Un quatrième homme en fuite est en revanche toujours recherché par les forces de sécurité, tandis qu'un cinquième, présent dans le métro avec Khalid El Bakraoui, serait également en fuite selon plusieurs médias.

Les trois premiers sont liés aux attentats de Paris, qui ont en partie été préparés à Bruxelles. Ils sont aussi soupçonnés d'avoir participé à la cavale de Salah Abdeslam, suspect-clé dans l'enquête sur les attaques du 13 novembre, capturé vendredi dernier dans la capitale belge.

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Une fratrie

Deux des auteurs sont les frères Ibrahim et Khalid El Bakraoui. Tous deux se sont fait exploser mardi à une heure d'intervalle, le premier à l'aéroport, le second à la station de métro Maelbeek, a déclaré le procureur fédéral belge Frédéric Van Leeuw.

Le troisième kamikaze, qui s'est fait exploser à l'aéroport, a été identifié comme étant Najim Laachraoui. Il était l’homme à gauche sur la photographie des trois suspects poussant des chariots à bagage diffusée par la police belge. À ses côtés, on distingue Ibrahim El Bakraoui. En revanche, le mystère demeure concernant l'identité du troisième homme, à droite, portant un chapeau et une chemise claire. Il s'est enfui après avoir déposé une charge explosive dans l'aéroport - charge qui s'est déclenchée sans faire de blessés "peu après l'arrivée des services de déminage de la Défense", a indiqué Frédéric Van Leeuw.

Laachraoui était pour sa part recherché dans l'enquête sur les attentats de Paris, ont indiqué à l'AFP deux sources policières, confirmant les informations de médias belges. Il pourrait être "l'artificier" des attaques du 13 novembre. Son ADN avait été retrouvé dans plusieurs habitations utilisées par les commandos des terrasses et du Stade de France ainsi que sur du matériel explosif.

Par ailleurs, le journal Le Monde et la RTBF révèlent jeudi matin qu'un deuxième complice pourrait être en fuite. Celui-ci a été filmé par les caméras de vidéosurveillance du métro bruxellois, portant un gros sac, en compagnie de Khalid El Bakraoui peu avant que ce dernier ne se fasse exploser à la station de Maelbeek, selon les deux médias français et belge.

Testament glaçant

La police a pu progresser dans l’enquête grâce à des informations fournies par un chauffeur de taxi qui a transporté les trois hommes du quartier bruxellois de Schaerbeek à l'aéroport.

Une perquisition a eu lieu dans une maison de cette zone où 15 kilos d’explosifs, ainsi que 150 litres d’acétone, des détonateurs et des valises remplies de clous et de vis ont été retrouvés.

Dans une poubelle, les enquêteurs ont également découvert un ordinateur dans lequel était enregistré le testament de Brahim El Bakraoui. Il y explique que se sentant traqué, il ne savait "plus quoi faire". Dans ce document, le Belge de 29 ans affirme également "être dans la précipitation", "être recherché de partout" et "ne plus être en sécurité" comme l'a dévoilé mercredi Frédéric Van Leeuw. Une autre personne dont l’identité n’a pas été révélée a également été interpellée dans la soirée.

Réunion extraordinaire de l’UE

La présidence néerlandaise de l'UE a convoqué pour 16 h (15 h GMT) à Bruxelles une réunion extraordinaire des ministres de l'Intérieur et de la Justice des pays de l'Union sur les attentats et leurs suites. Des représentants d'institutions de l'UE y participeront également.

La réunion, lors de laquelle les partenaires européens de la Belgique lui exprimeront leur solidarité, doit permettre de dresser un état des lieux de la lutte anti-terroriste et de l'application de la législation européenne dans des domaines liés au terrorisme.

Cette réunion intervient alors que se développe une polémique sur le niveau de responsabilité des services de sécurité dans ces attentats, survenus malgré une pression policière très forte exercée sur les réseaux jihadistes depuis les attentats de Paris.

Une polémique est notamment apparue entre la Turquie et la Belgique. D'après le président turc Recep Tayyip Erdogan, Ibrahim El Bakraoui avait été arrêté en juin dernier dans la province de Gazantiep, près de la frontière syrienne, et expulsé le mois suivant mais les autorités belges, pourtant informées, l'ont par la suite jugé "sans lien avec le terrorisme" et relâché.

Le Premier ministre français, Manuel Valls, qui a déposé mercredi une gerbe à la station Maelbeek, s'est efforcé d'apaiser les interrogations sur l'efficacité des enquêteurs belges, assurant "n'avoir jamais ressenti la moindre naïveté et le moindre angélisme de nos amis belges".

Mais l'ancienne secrétaire d'Etat Hillary Clinton, favorite dans la course à l'investiture démocrate pour l'élection présidentielle américaine, a vivement critiqué les pays de l'UE, leur reprochant la désorganisation et les retards de leur réponse aux menaces jihadistes.

Avec AFP et Reuters