
Le gouvernement belge a demandé à ses citoyens de ne pas écouter de musique, ni de regarder de vidéo en streaming afin d'éviter de ralentir l'Internet après les attaques terroristes du 22 mars.
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"Pour ne pas surcharger l'Internet, limitez le streaming vidéo ou musique", explique le statut posté sur la page Belgium.be gérée par le bureau du Premier ministre belge.
- Hou het internet vrij voor communicatie. Vermijd voorlopig streaming van muziek en video.- Pour ne pas surcharger l'...
Posté par Belgium.be sur mardi 22 mars 2016
Une recommandation similaire a été postée sur le compte Twitter du Centre de crise du service public fédéral intérieur belge.
Pour ne pas surcharger l'Internet, limitez le #streaming vidéo ou musique #brussels #bruxelles
— CrisisCenter Belgium (@CrisiscenterBE) 22 mars 2016
Sur son site internet, le centre demande également aux Belges d'éviter de passer des appels téléphoniques "en dehors du strict nécessaire" et de "discuter avec ses amis via les réseaux sociaux ou par SMS pour éviter de saturer les réseaux téléphoniques".
Pour Julien Coulon, cofondateur de Cedexis - start-up spécialisée dans la qualité de service de l'Internet, il est évident qu'une "congestion" est possible. Ce mardi 22 mars matin, celui qui se décrit comme un "aiguilleur du net" a observé une forte baisse du débit à Bruxelles, au moment de l'attentat. "Par rapport à lundi matin, les débits des prestataires internet se sont écroulés d'environ 20 %", détaille-t-il.
"Ce n'était pas non plus ultra-alarmant, rassure Julien Coulon, mais cela peut le devenir. Si tout le monde se connecte en même temps, l'accès est ralenti. On a pu voir que les internautes mettaient trois fois plus de temps à accéder à leur site d'infos. C'est comparable à un embouteillage : si la route est saturée, on met beaucoup plus de temps à arriver... et dans le pire des cas, on n'arrive jamais". "Heureusement, certains services, tels que les secours ou la bourse notamment, utilisent des réseaux parallèles pour pouvoir continuer à fonctionner dans ce cas de figure," explique-t-il.
De là à dire que la réaction du gouvernement était exagérée ? "Sans doute pas, car on peut toujours craindre un effet domino". Et Julien Coulon de développer : Lorsque tout le monde se connecte via un même pont, celui risque forcément de s'effondrer sous le poids des connexions. Du coup, les gens se reportent sur le pont suivant, congestionnant alors le réseau. C'est un cas de figure qu'on avait observé au Japon, lors de la catastrophe de Fukushima. Dans l'heure qui avait suivi la catastrophe, on a vu un énorme pic de connexions puis plus rien. On peut donc émettre l'hypothèse qu'Internet avait saturé sous la combinaison des connexions massives et des coupures de certaines centrales électriques."
C'est précisément ce scénario de pic de connexions que le gouvernement belge a souhaité éviter ce mardi 22 mars.
Adapté d'un article de Brian Reis que vous pouvez retrouver sur Mashable.
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