
Malgré une performance correcte, le XV de France n'a pu empêcher l'Angleterre de s'imposer, samedi, au Stade de France (21-31). Le XV de la Rose a récupéré de son Mondial catastrophique et décroche le Grand Chelem pour la première fois depuis 2003.
Six mois après l'échec du Mondial-2015, c'est un beau pied de nez que l'Angleterre d'Eddie Jones a adressé au monde du rugby, à l'occasion de ce Tournoi des VI Nations 2016. Sur la pelouse du Stade de France, samedi 19 mars, le XV de la Rose s'est offert son premier Grand Chelem depuis 2003 en battant le XV de France 31 à 21, en clôture de la compétition.
Il s'agit du 13e Grand Chelem de l'histoire du XV anglais, qui avait quitté tête basse sa Coupe du monde il y a six mois à peine, éliminé avant même les quarts de finale. Le XV de France, méritant mais trop inefficace samedi, termine de son côté à la 5e place, devant l'Italie mais tout de même derrière l'Écosse.
Un tournoi initiatique pour le nouveau sélectionneur Guy Novès qui s'achève donc sur une note peu réjouissante : une avant-dernière place dans la lignée des années Saint-André qui n'avait jamais fait mieux que s'élever au 4e rang de la compétition séculaire.
Un bilan final peu reluisant
Novès a eu beau répéter que le contenu des rencontres primerait pour sa première salve de matches aux commandes des Bleus, l'histoire se souviendra d'un XV de France poussif, généreux mais toujours aussi maladroit.
Malgré tout, avant une tournée de juin en Argentine qui s'annonce baroque (les demi-finalistes du Top 14 n'y seront pas conviés), l'encadrement des Bleus aura vu quelques raisons de croire à un avenir un peu plus dégagé.
Après deux victoires contre l'Italie (23-21) et l'Irlande (10-9) puis deux défaites au pays de Galles (19-10) et en Écosse (29-18), les partenaires de Guilhem Guirado avaient offert l'impression d'une forme de régression.
L'avalanche d'erreurs commises dimanche dernier à Murrayfield avait même fait accroire à un possible retour de ces lancinantes inhibitions qui avaient engoncé les Bleus dans un rugby petit bras ces dernières années.
Un dernier galop plus séduisant
Or, contre une Angleterre que l'on attendait galvanisée par la perspective d'un triomphe total, les Bleus n'ont pas démérité, loin de là. Et s'ils ont couru sans cesse après le score, ils ont quitté le terrain avec la sensation d'avoir imprimé du rythme, sans jamais ouvrir la porte à un succès facile pour Dylan Hartley et sa bande.
Les Anglais se sont au final montrés d'une efficacité redoutable pour inscrire trois essais sur leurs rares temps forts. Généreux dans leurs intentions mais imprécis dans l'exécution, les Bleus s'en sont révélés incapables et cela a fait une immense différence.
Ce sont ces détails qui ne pardonnent pas au niveau international qui fourniront matière à réflexion dans les prochains mois, marqués également par la réception en novembre des champions du monde néo-zélandais et des vice-champions du monde australiens.
Les Français regretteront par exemple de ne pas avoir été plus vigilants autour des rucks où le demi de mêlée Danny Care, un poison en la matière, a frappé d'entrée (12e) en s'échappant sur la ligne des 40 m pour marquer en solo.
Machehaud visait juste, mais les Anglais étaient meilleurs
Le scénario aurait même pu virer au cauchemar quand le pilier droit Dan Cole a doublé la mise (20e) après une charge au ras, offrant un confortable matelas aux siens (17-6). Entre-temps, l'ouvreur François Trinh-Duc, touché à la cheville droite, avait quitté le terrain soutenu par deux soigneurs.
Mais les Français ont patiemment grignoté leur retard grâce à la botte du demi de mêlée Maxime Machenaud, auteur de tous les points de son équipe, pour garder leurs adversaires à vue (17-12 à la pause).
Ils ont aussi tenté d'emballer la rencontre par des initiatives de l'arrière Scott Spedding, ou encore de l'ailier Virimi Vakatawa, mais un petit ballon tombé par ci, un manque de soutien par là, ou encore un pied en touche ont contrecarré leurs ambitions.
Les Anglais, eux, se sont à l'inverse montrés cliniques pour enfoncer le clou par Anthony Watson (56e). Sans jamais tout à fait décrocher les Français, ils ont coupé la ligne d'arrivée en tête et cela aura amplement suffi à leur bonheur, avec ce Grand Chelem historique, qui plus est conquis sur les terres de leur rival de toujours.
Avec AFP